Les terres acquises par les Juifs ont toutes avant l'indépendance été achetées, non volées, souvent très cher à des arabes contents de faire une affaire, le sol n'étant pas fertile.

Ceci a lieu grâce à des philanthropes juifs comme Edmond de Rotschild, Montefiore, Nathan et Isidor Strauss et les fonds de la PICA - Palestine Jewish Colnoisation Association - , du KKL le fonds national juif fondé en 1901.

Le KKL avec le Keren Hayessod ont receuilli et dépensé de 1921 à 1932 près de 7 millions de livres-or. Rotschild acquiert des terres devenues d’abord des colonies agricoles comme Petah Tikva (1878), Rishon le Sion (1880).

Les arabes ne vendent d’ailleurs qu’une partie de leurs terre, le capital obtenu par la vente permettant de mettre en valeur les terres non vendues. Ainsi, paradoxalement la population arabe à tendance à augmenter là où les Juifs se sont installés.

En tout état de cause, il n’y avait pas de pays arabe, ni existant ni en projet à l’époque, mais une friche ottomane sous mandat britannique.

 

Terres appartenant aux..

Juifs

Arabes

Superficie1 avant 1947

(classification fiscale)

1 103 / 26 300 dounams2

7 631 / 26 300 dounams

4,18%

29%

Superficie selon Avneri3

1850 (en 1947)

 

Superficie selon Stein4

2000 (en 1948)

soit 7,58%

 

En milliers de Dounams

 

En 1934, le bulletin de l'association des géographes français publie un article sur «le problème des terres en Palestine ». L'auteur écrit :

Dans ce conflit, des deux côtés, les arguments échangés manquent de bonne foi, et l'on se refuse à envisager le fond réel du problème. Les Arabes se plaignent de se voir expulsés de leur propre pays: la colonisation juive aboutit à la dépression de la classe paysanne indigène, à la création d'un prolétariat rural de sans terre. Mais les enquêtes officielles n'ont jamais réussi qu'à trouver un nombre infime de fellah chassés de chez eux, fellah que le gouvernement s'est empressé, d'ailleurs, d'établir à nouveau sur des terres domaniales. Les Arabes exigent aussi une législation interdisant la vente des terres, et pourtant c'est eux-mêmes, tant fellahs que grands propriétaires, qui viennent offrir leur domaine aux riches organisations sionistes. Ils souhaitent individuellement ce que tous condamnent collectivement. Comment agir en pareille matière ?

Les Juifs, de leur côté, tendent à démontrer qu'ils ne font qu'enrichir le pays, indigènes compris. Partout où ils s'établissent, la population arabe, loin de diminuer, a tendance au contraire à augmenter. Ceci pour une raison bien simple :

l'Arabe ne vend qu'une partie de ses terres, avec le capital ainsi obtenu, il peut enfin 'mettre rationnellement en valeur la part qui lui reste. Ainsi se sont créées les riches orangeraies de la plaine côtière, pour moitié entre des mains arabes. Mais partout où il s'établit, le Juif s'installe en maître, et la différence de culture est trop grande pour permettre fusion ou même collaboration. C'est une question de primauté politique qui se pose : l'aristocratie musulmane ne peut se résoudre à voir lui échapper sa longue domination et derrière elle c'est tout l'Islam qui la soutient.

La querelle des terres s'élève aussitôt : elle devient un problème de souveraineté au premier chef. Plus même qu'un conflit entre Islam et Judaïsme, c'est, en fait, un conflit entre Orient et Occident. Le sionisme apparaît même ici comme un Super- Occident; Israël revient vers sa terre natale, chargé des dépouilles et des conquêtes de tous les pays qui accueillirent son exil :

l'argent des Rostchild s'y mêle à celui des mines d'or du Transvaal, et la kultur germanique à l'efïiciency anglo-saxone. Et c'est ce qui fait l'intérêt unique des conflits qui se livrent en Palestine autour du problème des terres.”

1 Répartition de la propriété foncière avant le plan de partage de 1947 : Selon la classification fiscale au 1/3/03
Sources: Robert R.Nathan, Oscar Gass, Daniel Creamer, « Palestine Problem and Promise, Américan Concil on Public Affairs » 1946 p.133

2 À l'origine, le dönüm représentait la quantité de terrain qu'un homme pouvait labourer en un jour. Il a été fixé en Palestine mandataire à 1000 m2.

3 Aryeh L. Avneri, The claim of dispossession: Jewish land-settlement and the Arabs, 1878-1948, Transaction Publishers, 1984

4 Kenneth W. Stein, The Land Question in Palestine, 1917–1939, University of North Carolina Press, 1987 (1re éd. 1984)

 

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