Le 8 décembre 1949, l’Assemblée générale adoptait la résolution 302 sur l’aide aux réfugiés de Palestine qui créait l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (acronyme anglais : UNRWA).

La définition de réfugiés n'est pas   la même pour les 700 000 palestiniens partis en exil que pour les 110 millions de réfugiés d'autres territoires dans le monde.

Selon les textes de 1951 et 1967, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) définit ainsi les réfugiés :

Toute une personne qui a fui son pays d'origine en raison d'un conflit armé, de persécutions, de la violence ou de toute autre circonstance qui a perturbé l'ordre public et qui craint avec raison d'être persécutée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques. En conséquence, un réfugié est une personne qui se trouve en dehors de son pays d'origine et qui ne peut pas ou ne veut pas y retourner en raison de la crainte de persécutions. En général, on peut considérer que le pays d'origine d'une personne est celui où elle est née , celui dont elle détient la nationalité.

La notion de réfugié est définie par la Convention relative au statut des réfugiés adoptée en 1951 par l'Assemblée générale des Nations unies. Cette convention établit la définition de base d'un réfugié et définit les droits et les obligations des États à l'égard des réfugiés. La Convention de 1951 a été complétée par le Protocole relatif au statut des réfugiés adopté en 1967, qui élargit la définition de réfugié pour inclure les personnes qui ont fui leur pays en raison de violences généralisées, de conflits armés ou d'autres circonstances qui ont gravement perturbé l'ordre public. Ces deux textes, constituent le cadre juridique de référence pour la protection et l'assistance des réfugiés dans le monde.

Définition de réfugié selon la Convention de 1951 : "Toute personne qui craint avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays" (article 1(A)2 de la Convention de 1951).
 
Définition de réfugié selon le Protocole de 1967 : "Toute personne qui, en raison d'événements survenus avant le 1er janvier 1951 et craignant avec raison d'être persécutée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays; ou qui, si elle n'a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner" (article 1(2) du Protocole de 1967).
 

La définition de réfugié palestinien est différente de celle des réfugiés régis par la Convention de 1951 et le Protocole de 1967. Les réfugiés palestiniens sont définis par l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dont le mandat comprend ses propres critères de définition des réfugiés indépendamment de la convention de 1951 et du protocole de 1967.

Selon l'UNRWA, les réfugiés palestiniens sont des personnes dont "le lieu de résidence habituelle était la Palestine entre juin 1946 et mai 1948, qui ont perdu leur foyer et leurs moyens de subsistance en conséquence du conflit de 1948, et qui sont devenus des réfugiés".

"Les réfugiés palestiniens sont les personnes :

1. dont la résidence normale était la Palestine entre le 1er juin 1946 et le 15 mai 1948 ;

2. qui ont perdu leurs maisons et leurs moyens de ressources comme résultat du conflit de 1948 ;

3. qui se sont réfugiées dans l’un des pays ou régions où l’UNRWA prodigue une aide ;

4. qui sont les descendants en ligne masculine des personnes remplissant les conditions 1 à 3."

L'impact est dramatique. Toute population de réfugiés, suite à un évènement historique, a tendance à diminuer avec le temps du fait de l'intégration au pays d'accueil, de retours assez rare et de décès. Mais la population des réfugiés palestiniens s'accroit avec le temps car les descendants de réfugiés palestiniens, enfants, petits-enfants, arrière petits-enfants etc... sont considérés comme des réfugiés. Jusqu'à quand, quel sens cela a-t-il 75 ans après l'évènement qui a poussé les grand-parents de "réfugiés" actuels dont la majorité sera bientôt née au 21e siècle ?

Le journaliste américain Daniel Pipe dans un article écrit en 2012 sur les réfugiés palestiniens conclut l'article par une citation de l'auteur Steven J.Rosen «  tous les hommes seront tôt ou tard des réfugiés palestiniens »

Ainsi, alors que 97% des 700 000 réfugiés de 1948 n'est plus (il doit en rester en regardant une pyramide des âges entre 20000 et 40000 personnes, pas plus de 30 000 selon Jonathan Schanzer en 2014), il faut compter juridiquement dans les 6 à 10 millions de réfugiés palestiniens.

Par exemple au Liban, on ne compte effectivement que 0,2 % de palestiniens nés en Cisjordanie et à Gaza en 1991, selon le Palestinian Central Bureau of Statistics, sur les 450 000 palestiniens y résidant. Quelques dizaines de milliers de palestiniens sont arrivés de Jordanie à la suite de Septembre Noir (répression jordanienne des factions palestiniennes qui tentaient de renverser le pouvoir Jordanien) et se sont installés au Liban. Une partie d’entre eux sont repartis lorsque l’Olp a quitté le Liban.

Cisjordanie : Environ 1,4 million de personnes (source : Palestinian Central Bureau of Statistics, 2021)
Bande de Gaza : Environ 1,5 million de personnes (source : Palestinian Central Bureau of Statistics, 2021)
Israël : Environ 1,9 million de personnes, dont environ 15 % sont citoyens israéliens et le reste sont des résidents permanents avec un statut de résident temporaire (source : Israeli Central Bureau of Statistics, 2021)
Jordanie : Environ 2,2 millions de personnes (source : UNRWA, 2021)
Liban : Environ 470 000 personnes (source : UNRWA, 2021)
Syrie : Environ 438 000 personnes (source : UNRWA, 2021)
Reste du monde : Environ 400 000 personnes (source : UNRWA, 2021)

A titre de comparaison les réfugiés d’Éthiopie qui étaient 2,5 millions en 1980 n'étaient plus que 251 000 en 1991, ou Afghans 6 millions en 1991 mais 2,6 millions en 2015.

Le problème des réfugiés qui dans tous les autres cas se résout avec le temps par l'insertion est entretenu pour les Palestiniens, tant par les pays arabes qui n'accordent pas la nationalité aux Palestiniens, à l'exception de la Jordanie, que par les Nations unies. Enfin pour comparaison aussi, les réfugiés ou déplacés syriens étaient 12,3 millions réels au 30 septembre 2016 selon le HCR.

Israël a proposé le retour de 100 000 réfugiés palestiniens suite à la guerre de 1948. Les diplomates palestiniens, d'abord d'accords, sont revenus en arrière suite aux menaces de mort du Mufti Amin Husseini de Jérusalem.

En 2004 vient 4,6 millions de Palestiniens vivent en Israël ou sur les territoires palestiniens. Pourtant les villes de regroupement de ces descendants d’exilés sont toujours appelées des camps de réfugiés.

 

900 000 Palestiniens en Israël même (hors Jérusalem-Est) ;

1 300 000 Palestiniens à Gaza ;

200 000 Palestiniens à Jérusalem-Est ;

2 200 000 Palestiniens en Cisjordanie.


Plus de 4 millions de Palestiniens sont intégrés à la Jordanie qui leur a donné la nationalité. La Cisjordanie a été jordanienne pendant 19 ans et la Jordanie est elle-même issue d’une partie de la Palestine suite au premier partage en 1921.

La plupart de réfugiés palestiniens sont donc nés hors Palestine, comme leurs parents et parfois leurs grands-parents. Souhaitent-ils vraiment d'installer dans l'Etat juif et vivre dans une société qu'ils haïssent et qu’ils ne connaissent pas ?