L’église de Toutes-les-Nations (également appelée basilique de l’Agonie, Basilica Agoniæ Domini) est une église catholique.

Construite de 1922 à 1924, elle renferme le rocher au pied duquel, selon la tradition, Jésus pria durant son agonie, avant son arrestation (Luc 22 :41)

Sa taille en largeur correspond exactement à celle de la double porte dorée, la porte murée de l'enceinte du Mont du Temple par laquelle le Messie entrera dans Jérusalem à la fin des temps. L'alignement de la façade est aussi strictement parallèle à celui de la muraille qui comprend la porte dorée. L'Église est donc symboliquement en connexion avec l'avènement futur du Messie.


L’église actuelle est édifiée sur les fondations successives de deux autres. Une basilique byzantine du IVe siècle est détruite par un tremblement de terre en 746. Une  chapelle des croisés lui succède au XIIe siècle mais elle est abandonnée en 1345.

En 1920 des travaux préliminaires de fondation (deux mètres sous la chapelle des croisés) mettent au jour une colonne et de magnifiques mosaïques de l’ancienne basilique byzantine. Les travaux sont interrompus pour permettre des fouilles approfondies et étendues. Les plans de l’église moderne sont modifiés pour y intégrer les mosaïques byzantines. L'architecte en est Antonio Barluzzi, qui construit aussi le Dominus Flevit  et l'église Saint-Jean Baptiste à Ein Kerem.

Les travaux durent deux ans : l’église est consacrée et dédiée à toutes les nations, en juin 1924.


« Toutes les Nations »

Ce titre particulier est donné à l’église parce que les fonds récoltés pour sa construction viennent d’un grand nombre de pays. Les blasons des pays donateurs sont incorporés aux vitraux du plafond, chacun dans une niche séparée. Les pays représentés sont ainsi (en plusieurs groupes géographiques): l’Argentine, le Brésil, le Chili et le Mexique ; l’Italie, la France, l’Espagne et le Royaume-Uni ; la Belgique, le Canada, l’Allemagne et les États-Unis. Les mosaïques des absides sont des dons de l’Irlande, la Hongrie et la Pologne. Et pour terminer: la couronne d’épines qui entoure le rocher de l’agonie est un don de l’Australie.

La façade est de style néo-gothique. Sur des colonnes corinthiennes se tiennent les statues des quatre évangélistes.

La mosaïque représente Dieu le Père, avec juste en dessous Jésus, puis sur les côtés deux groupes d’individus : sur la gauche, des individus avec du pouvoir et de l’influence (riches, combattants, musiciens) qui n’ont pas reconnu Jésus comme le fils de Dieu. Sur la droite, les petites gens, pauvres et endeuillés qui eux se tournent vers Dieu. La mosaïque se veut représentative du rôle de Jésus comme médiateur entre Dieu et les hommes.

Le toit comprend douze coupoles représentant les nations qui ont contribué à l'édification de l'église. Douze drapeaux visibles sur le plafond leur répondent. Le reste du plafond est étoilé, symbolisant le ciel qu'à du voir Jésus lorsqu'il a passé sa dernière nuit dehors.

Le sol est construit pour ressembler à celui d'une église byzantine. Par endroit, il est remplacé par des carreaux de verre permettant de voir le sol byzantin antérieur.

Le narthex de la basilique (c'est l'entrée, l'avant-nef, la partie qui relie le profane et le sacré) est surmonté d’un fronton orné d’une large mosaïque moderne montrant Jésus-Christ comme médiateur entre Dieu et les hommes. Il est soutenu par trois colonnes corinthiennes. L’impression générale est nettement celle d’une basilique byzantine (sans péristyle extérieur).

De minces colonnes divisent l’espace intérieur en une nef flanquée de deux bas-côtés.

Un autel est installé au dessus du rocher est celui où Jésus aurait prié la dernière nuit.

Le site, et en particulier le jardin de Gethsémani attenant à la basilique, est 'œcuménique', c'est-à-dire fréquenté par des chrétiens de différentes confessions.

Comme beaucoup d’autres lieux saints en Terre sainte, la gestion et l’entretien de cette basilique sont entre les mains des franciscains (la Custodie franciscaine de Terre Sainte).

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