Ce site, situé légèrement au nord de la porte de Damas est ouvert au public depuis 2019 après dix ans de fermeture. Il n'est visitable que sur inscription en sélectionnant un créneau de visite via la plateforme de réservation ici.

Le tombeau est l'un des plus vastes du Proche-Orient. Il s'y déroula la première fouille archéologique dans le Levant, et Ernest Renan lui-même aurait donné le premier coup de pioche en 1860 et proposé de l'attribuer à la reine Hélène d'Adiabène (-20; 56 ) dont Flavius Josèphe a raconté la conversion au judaïsme et l'édification de son tombeau "muni de trois pyramides"

Le tombeau des rois est l'une des quatre propriétés françaises de Jérusalem (avec le Pater Noster, Ste Anne et l'église d'Abu Gosh)

Il a été découvert par l'archéologue français, Félicien de Saulcy1 qui affirma avoir retrouvé les tombes des rois de Juda, David et Salomon.

2La référence aux premiers rois de Judée dont il fut longtemps supposé que ce tombeau était le mausolée, explique le nom erroné de "Tombeau des Rois" donné en fait au tombeau de la Princesse Hélène d'Adiabène (Kurdistan) dite Héléni Hamalka, dont le sarcophage se trouve au Louvre.

Convertie au judaïsme en l'an 30, cette princesse se rendit à Jérusalem où elle fit édifier un palais et un mausolée familial extrêmement élaboré au nord de la ville.

Le site, fouillé dès 1863 par des archéologues français, fut acquis par les frères Pereire, célèbres banquiers du Second Empire, qui le donnèrent à la France en 1886.

Les frères Pereire voulaient "conserver [le site]  à la science et à la vénération des fidèles enfants d'Israël"

Ce monument imposant présente un mausolée monolithe comprenant un escalier monumental, une cour immense, un vestibule et des salles hypogées renfermant trente et une tombes. Sur le plan historique et religieux, il donne un bon aperçu de ce qu’a pu être un tombeau de l'époque du Christ.

La façade de 28 mètres était couronnée de trois pyramides qui n'existent plus, mais qui sont décrites par Flavius Josèphe et d'autres sources antiques. L'architrave était soutenue par deux piliers, dont des fragments ont été retrouvés dans les fouilles.

Les tombes sont disposées sur deux niveaux autour d'une chambre centrale. Celle-ci est accessible depuis la cour par une antichambre qui descend dans un labyrinthe de chambres faiblement éclairées.

L'accès de l'antichambre depuis la cour extérieure pouvait être fermé hermétiquement en roulant une lourde pierre ronde en travers. La pierre est demeurée in-situ. Au Ier siècle de notre ère, un « mécanisme secret », actionné par la pression de l'eau déplaçait la pierre. Probablement une petite quantité d'eau activait un système de contrepoids qui permettait d'ouvrir la tombe.

Les tombes sont maintenant vides, mais abritaient, au moment des fouilles, un certain nombre de sarcophages.

Un sarcophage, sobrement sculpté,  avec au centre l’inscription Saddan reine et Saddah reine a été découvert sur le site par Felicien de Saulcy en 1863. Il est actuellement au Louvre. Il contenait un squelette de femme enveloppé dans un linceul tissé de fils d’or. La cuve porte sur la face une double inscription gravée en syriaque (en haut) et en araméen de Palestine (en dessous), qui se lit : La reine Saddan et la reine Saddah (Tzada Malchata en hébreu et Syriaque). Saulcy, convaincu que le monument était le tombeau des rois de Juda descendants de David et Salomon, voulut y déchiffrer le nom de Sarah. (notice du Louvre)

Deux des huit chambres funéraires disposent d'arcosolium, lieu de repos composés d'un banc coiffé d'une arche au-dessus de lui. Certains de ces arcosolium possèdent des niches triangulaires où des lampes à huile étaient placées pour donner de la lumière pendant l'inhumation et la préparation des corps.

Les deux types de tombes les plus courants du Ier siècle sont tous deux présents dans ce complexe funéraire.

 Les décorations et l'architecture du complexe funéraire sont séleucides,

 

1 Jean-Baptiste Humbert in "le tombeau des rois, un complexe funéraire inachevé", Dossiers de l'Archéologie n°384, Jérusalem, p24
2 site du consulat français à Jérusalem

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