Le 27 mars 2002, un terroriste se fait exploser dans l’Hôtel Park de Netanya qui fait 30 morts. Sharon lance le 29 mars «  l’Opération  Rempart ». l’armée se redéploie en Cisjordanie et encercle le QG d’Arafat à Ramallah.

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La bataille de Jenine

Du 3 au 11 avril a lieu la bataille du camp de Jénine, considérée par les Israéliens comme la base logistique des attaquants de l’hôtel Park. l’armée israélienne combat une centaine de palestiniens des brigades d’Al-Aqsa, du Hamas et du Jihad islamique palestinien. Le camp (en fait un quartier) est partiellement détruit. Les combats font 52 morts parmi les Palestiniens (dont une moitié de civils) et 23 chez les Israéliens. 160 habitations ont été totalement détruites.

Le paysage défie toute description. Une incarnation de l’horreur, une vision d’après ouragan. Des maisons détruites, totalement ou partiellement, des débris de béton et de fer, des fils électriques entremêlés. Des voitures pulvérisées par les chars ou les missiles ajoutent une dimension barbare à cet effrayant spectacle. Une odeur âpre de cadavres flotte sur les décombres. Rien ne demeure des infrastructures.

Au milieu du camp, un terrain vague rectangulaire. C’était le quartier Haouachine, qui comptait quelque 150 maisons (sur un total de 1 100). Des bulldozers géants ont complètement démoli ce quartier, avant d’en aplanir la surface. Des femmes, des vieux, des enfants, des hommes errent dans les décombres, à la recherche de leurs proches ensevelis.1

 

Lire aussi le rapport et les résolutions de l'ONU sur Jénine

 

Une campagne médiatique accuse les Israéliens d’avoir commis un massacre à Jénine. Les Palestiniens avancent le chiffre de centaines de victimes. Yasser Arafat parle de ’Jeningrad’ et l’ambassadeur russe aux Nations unies compare la bataille au massacre de Srebrenica qui a fait 7000 morts bosniaques. Une résolution de la commission des droits de l’homme de l’ONU du 15 avril 2002, voté notamment par la France, condamne les tueries massives perpétrées par Israël contre le peuple palestinien.

 

La journaliste israélienne Amira Hass, qui vit en Cisjordanie, écrit :

Les combats ont été intenses, comme on pouvait s’y attendre dans une zone urbaine, et en particulier si on les compare aux succès israéliens rapides dans d’autres secteurs, comme la casbah de Naplouse. Des Palestiniens armés ont tiré, fait exploser et miné des maisons et des ruelles. Les soldats, progressant difficilement, ont utilisé des bulldozers et ont subi de lourdes pertes (23 soldats ont été tués). Dans ces circonstances, des civils ont également été frappés. C’est un fait terrible, douloureux, qui résulte de la nature des combats, et dans certains cas, il faudra une enquête pour déterminer dans quelle mesure tout a été fait pour préserver la population civile. Mais qualifier la bataille de Jénine de « massacre » est une erreur de la part des naïfs, et une calomnie de la part des autres.

 

l’ONU qui a diligenté une enquête rend finalement un rapport, qui, quoique critique envers Israël sur les obstacles qu’elle a pu mettre à l’arrivée des secours, écarte l’accusation de massacre.

IL N'Y A PAS eu de « massacre » à Jénine, ce camp palestinien où de terribles affrontements s'étaient déroulés à huis clos du 3 au 11 avril entre des soldats israéliens et des activistes palestiniens du Hamas et du Jihad islamique. L'ONU vient de rendre un rapport lavant l'armée israélienne des accusations de « massacre », tout en critiquant l'Etat hébreu pour avoir empêché les secours de pénétrer dans le camp pendant et après les combats. Et confirme le bilan de 75 victimes, 52 du côté palestinien (dont plus de la moitié de civils) et 23 du côté israélien. 1

1Le Parisien, 'Pas de massacre à Jenine', 2 aoùt 2002, Philippe Duval

 

Tandis que les Israéliens, soulagés, se réjouissent du rapport qui « dissipe les idées fausses et contredisent l’abominable propagande palestinienne », Saëb Erakat, ministre palestinien s’insurge et maintient la qualification de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et demande :

 Combien de civils doivent être tués pour qu’on parle de massacre ?

oubliant la partie du rapport qui reproche aux Palestiniens d’avoir piégé à l’explosif des habitations, mettant sciemment en danger la vie de civils palestiniens.

 

 

Immeuble éventré à Jenine

 

Dans un dessin de Courrier international (issu d’un journal Kenyan) repris par le journal Le Monde daté du 30 avril 2002 on peut voir deux cadres similaires, où une personne qui pourrait être la même regarde un paysage dévasté. Dans le cadre de gauche c’est Varsovie en 1943, dans celui de de droite Jénine en 2002.

l’insurrection de Varsovie à eu lieu en 1944, il s’agit donc ici d’une comparaison avec l’extermination du ghetto de Varsovie en 1943 ou Les Israéliens sont clairement assimilés à des nazis par ces quotidiens.

Pourtant les réalités sont différentes, totalement différentes.

Il y eu jusqu’à 400 000 personnes dans le Ghetto qui devait être exterminé pour l’anniversaire de Hitler.

Le typhus faisait des ravages, les morts jonchaient les rues, les nazis tuaient à vue, y compris les enfants, pour le plaisir et finalement tous les Juifs furent exterminés. Cela s’appelle la Shoah.

La bataille ou le massacre de Jénine est d’une toute autre nature et d’une toute autre et moindre ampleur. Les causes en sont aussi totalement différentes.

 


Ruines : Varsovie 1945, Jenine aujourd’hui ; « l’histoire a une curieuse façon de se répéter ». Dessin de Gado repris dans Le Monde. Le journal s’est ensuite excusé

 

Le médiateur du Monde, robert Solé, a présenté les excuses du journal suite à cette comparaison.

 

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Bethléem est occupé et les militants palestiniens poursuivis par Tsahal. Le 1er avril 2002, environ 200 palestiniens trouvent refuge dans la Basilique de la Nativité. Après 39 jours de siège, le 22 mai, un accord est conclu entre l’armée israélienne qui lève le siège et les Palestiniens qui évacuent l’église et s’exilent en Europe et dans la bande de Gaza.

 


 

1 Amon Kapeliouik, Jenin, enquëte sur un crime de guerre, le monde diplomatique, mai 2002, p16 et 17.

 

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