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La synagogue karaïte est dédiée à une branche du judaïsme qui s'est séparée de la branche actuelle il y a 1300 ans, à l'instigation de Anan Ben David au VIIIe siècle en  Mésopotamie. Les juifs karaïtes  représentaient 40% de la population juive jusqu'au Xe siècle. La plus importante communauté karaïte était installée en Égypte, pays qui l'a expulsé en 1956.


Cette synagogue est souterraine afin de respecter à la lettre le verset : "du fonds de l'abime je t'invoque ô éternel".

C'est la plus ancienne synagogue de Jérusalem. Une famille y habite, la  seule famille karaïte de Jérusalem.
Sur rendez-vous il est possible de voir l'intérieur de la synagogue depuis l'entrée. La visite complète n'est pas possible, la karaïsme imposant de se laver entièrement à l'eau vive pour y pénétrer.


Le Karaïsme diffère principalement du Judaïsme sur les textes de  références.
Contrairement aux autres Juifs, les Karaïtes ne suivent que  le texte initial, le tanakh, c'est à dire les cinq livres de la thora, les prophètes et les autres écrits. Ils ne font aucun cas du Talmud formé de la loi  orale retranscrite  (la michna) et de son commentaire, la guemara.
Respectant strictement le texte sans l'interpréter, ils s'attachent non à la lettre mais au sens premier du texte pris dans son contexte. Ils pratiquent ainsi différemment la religion juive.

'Karaïte', de l'hébreu Karaïm, signifie 'lecteur des Écritures'.
Les Juifs ne mélangent pas au cours d'un même repas le lait et la viande car il est écrit à deux reprises dans la bible que "tu ne mangeras pas le chevreau dans le lait de sa mère"1, ce que les rabbins ont interprété assez largement. Philosophiquement ce peut être pour qu'un principe de mort (la  viande de l'animal) et un principe de  vie (le lait) ne soient pas mêlés. Les Karaïtes appliquent strictement la règle, ne cuisinant pas l'animal dans le lait de SA mère, estimant qu'il s'agit de ne pas manger  l'animal dans le lait qui l'a nourri.
Les Karaïtes considèrent que seul le père transmet la religion, contrairement aux autres Juifs pour qui la mère est le vecteur de transmission du Judaïsme. Ça n'a d'ailleurs pas toujours été le cas dans le judaïsme rabbinique :

"Pour être plus précis et dire ce que beaucoup ignorent, c’est que la Michna consensuelle (Yebamot 7:5) s’était montrée particulièrement sévère à propos de l’union d’une femme juive avec un non-juif considérant que la progéniture était mamzèrèt (illégitime), avec pour conséquence de proscrire tout mariage avec elle !

Ceci, à la différence de l’union entre une femme non-juive et un juif dont la progéniture n’est certes pas considérée comme juive mais susceptible de renouer à la souche juive par voie de conversion et ensuite de mariage.

Il n’en est pas moins vrai que finalement – et c’est un fait d’implication capitale – la loi juive s’est inversée, de sorte qu’il a été finalement admis que tout enfant né de mère juive et de père non-juif serait immédiatement reconnu comme juif !

Certains chercheurs ont émis l’hypothèse que ce changement radical de la position rabbinique consensuelle fut édicté pour mieux intégrer les enfants des femmes juives violées par les soldats romains lors des répressions sanglantes d’Hadrien en 135. Il n’est pas exclu que les viols aient été le facteur déclenchant amenant certains rabbins tels rabbi Chimôn bar Yohaï, dès l’époque concernée, à ne pas considérer les enfants issus de pareille situation comme mamzérim"2


Les Karaïtes  prient déchaussés, assis ou agenouillés au sol revêtus d'un taleth, le châle de prière, dont les franges sont arrangées différemment. Il n'acceptent pas pour Shabbat d'utiliser les automatismes (plaque chauffante, ascenseur qui s'arrêtent automatiquement à chaque étage pour ne pas appuyer sur le bouton) couramment utilisés en Israël, ni l'aide d'un non juif. Ils mangent froid pour respecter à la lettre le commandement de ne pas faire de feu à Shabbat. Mais comme les Juifs, ils assimilent l'électricité au feu.

Ils ne placent pas de mezouza à leur porte, mais juste une plaque symbolisant les dix commandements car il est seulement écrit "Et tu écriras le commandement de la Torah sur le linteau de tes portes"3 .

Il y a environ 20 à 30000 Karaïtes dans le monde dont 20000 en Israël mais le rite n'est pas éteint et il est  reconnu par les autorités rabbiniques comme une branche du Judaïsme. Les Karaïtes de France animent le site web suivant http://miqra-kalah.fr/

 

1. Exode  XXIII, 19 et XXXIV, 26 et Deutéronome XIV, 21

 2. Rabbin Rivon Krygier dans l'Arche 2010.

3.Deutéronome 11 - 20

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