Les Thakin (Dobama Asiayone ) devenus  le mouvement Thakin

Le Thakin est un mouvement nationaliste birman né vers 1930.

La mouvance nationaliste existait avant les Thakin, utilisant le bouddhisme à des fins politiques.

En 1897 est fondée l’association du bouddhisme « Buddha sâsana Noggaha » dont le but est de propager la religion menacée par la domination étrangère.

En 1902 est créée dans le même but l’association Asoka puis en 1904 l’association Bouddhique du Rangoun collège et le YMBA – Young Men Buddhist Association.

L’YMBA s’adresse à ceux qui sont attachés à la préservation du sentiment national birman (mais l’association utilise l’hymne god save the king jusqu’en 1916. Elle le remplace alors par Buddha save the king . Le YMBA s’insurge en 1916 et 1919 contre les Européens qui visitent les pagodes sans se déchausser.

Le groupe des Thakin , dont le nom signifie « maître »1, a été créé en 1930 par des jeunes nationalistes pour la plupart étudiants d’université, de formation exclusivement birmane, à la suite d’actes de violences entre dockers Indiens et dockers Birmans2. A l'origine son nom était Dobama Asiayone, "Association de nous les Birmans".

Les Thakin sont de tendance assez diverses. Les uns, comme Aung San et U Nu simplement nationalistes, d’autres pro-communistes (Than Tun), d’autres enfin, tel U Ba Swe, socialistes modérés, mais tous irréductiblement opposés à la domination britannique3.

Le Thakin ont un slogan :

«La Birmanie est notre pays; la littérature birmane est notre littérature; le Birman est notre langue. Aimons notre pays, améliorons notre littérature, respectons notre langue. »4.

 

Le succès est réel et le groupe s’impose tant auprès des paysans que de l’élite politique formée à Londres qu’il remplace. Le groupe s’organise en parti avant la guerre sous le nom d’Organisation Politique Nationale (NPO).

En 1941, le mouvement envoit des jeunes birmans pour se former militairement au Japon. Ils sont restés sous l'appellation des "trente camarades"

 

 

 

1 Thakin était le terme réservé aux Européens comme Sahib en Inde. Retourné il faut désormais l’entendre comme « nous les Birmans, les vrais maitres du pays »

2 Des dockers birmans de Rangoun avaient tués un docker indien considérant que celui-lui leur prenait le travail qui devait leur revenir.

3 La neutralité Birmane, Raymond Solhac in politique étrangère n°2, 1967- 32e année p.134- 154

4 Nicholas Tarling, The Cambridge History of Southeast Asia, Cambridge, Cambridge UP,‎ 1999, poche (ISBN 978-0-521-66369-4, LCCN 00708776) in Wikipedia