Des Arabes israéliens enlèvent à la descente du bus un jeune soldat de 19 ans, Moshé Tamam, près de Netanya.

 


Moshé Tamam assassiné par Walid Daka

 

On retrouve son corps criblé de balles, son visage mutilé, quatre jours après.

Pour le meurtre, des membres du FPLP dont les dénommés Rushdi Hamdan Abu Mukhun  et Walid Daka sont condamnés. Walid Daka est condamné à une peine de prison à perpétuité que le président Shimon Peres a réduit à 37 ans en 2012.

A l’origine, la cellule du FPLP d’Abu Mukh avait prévu de kidnapper un soldat et de le transférer en Syrie pour avoir une monnaie d’échange pour faire libérer des terroristes emprisonnés, décidant finalement de tuer Tamam après l’avoir enlevé au carrefour de Netanya, alors qu’il rentrait chez lui depuis sa base. Il avait été assassiné plus tard, à proximité de la ville de Jénine en Cisjordanie. (Time of Israël)

 

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En 2015, une pièce de théâtre intitulée ‘Temps parallèles’ fait scandale, car elle est inspirée de la vie du terroriste. Le directeur du théâtre Al-Midan (Haïfa) qui la produit refuse de qualifier Daka de terroriste. Pour le directeur du théatre la pièce, même inspirée de Daka ne fait que décrire le quotidien de prisonniers en Israël sans glorifier le terrorisme.

Le directeur du théâtre, Adnan Tarabash, maintient que la pièce est librement « inspirée » par l’histoire de Daka et déclare que les rumeurs laissant entendre que la pièce était une adaptation directe des écrits du meurtrier condamné étaient « calomnieuses ».

« Il y a une différence entre ‘inspiré par’ et ‘écrit par’ », affirme-t-il. Le dramaturge et directeur Bashar Murkus a effectué des recherches pendant cinq ans auprès des prisonniers palestiniens dans le cadre de son atelier théâtral, a-t-il déclaré, rassemblant un matériel constitué d’entretiens et d’écrits de divers prisonniers, y compris Daka.

En outre, a ajouté Tarabash, le ministère de la Culture a approuvé la production, avant sa première représentation en mars 2014. Environ 12 représentants du ministère, des Arabes et des Juifs, ont vu le spectacle et ont donné leur feu vert, a-t-il déclaré.

« Aller jusqu’à dire que Walid Daka a écrit le script est diffamatoire. C’est de la pure diffamation. Nous pourrions mener des actions en justice pour cela, et c’est peut-être ce que nous ferons. »1

La ministre de la culture, Miri Regev réclame l'ouverture d'une enquête. Le ministère de la culture retire au théâtre ses subventions publiques de l'ordre de 280 000 euros. Ces subventions ont pour objet de soutenir la culture arabe en Israël.

La gauche se mobilise contre la ministre, voyant dans la suppression des subventions une atteinte à liberté d'expression.

L’organisme représentatif des institutions culturelles israéliennes a décidé de se réunir d’urgence hier face aux sanctions ou aux menaces de sanctions.

(…) «Nous appelons tous les artistes, écrivains, syndicats, institutions et organismes culturels à assister à la réunion afin de faire entendre leurs voix», a déclaré le Forum pour les institutions culturelles dans un communiqué cité par le quotidien Haaretz. (...) «La culture en Israël est en danger», a écrit la dirigeante du parti de gauche Meretz, Zehava Galon, sur Facebook. «On ne comprend pas de quoi ont si peur MM. Bennett et Regev pour sentir le besoin de museler les créateurs qui ne s’alignent pas sur la position du régime», a-t-elle dit. «Le musellement est le signe clair d’une dérive fasciste de l’État», a-t-elle ajouté.

 

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En 2018, la ville arabe israélienne de Baqa al-Gharbiya aide au lancement d'un événement dans un centre communautaire. Il s'agit d'un livre pour enfants écrit par Walid Daka.

Le ministre de l'intérieur refuse que des bâtiments publics puissent être utilisés pour promouvoir les écrits d'un terroriste.

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Le 5 avril 2021, Rushdi Hamdan Abu Mukhun, l'un des terroristes, est libéré. Il a passé 35 années en prison.  Il est acclamé par des centaines de résidents de la ville arabe israélienne de Baqa al-Gharbiyye qui ont l'accueillent en héros.