Alors que le roi Hussein consolide son emprise sur la Transjordanie, il perd de son influence en Cisjordanie au profit de l'OLP. Les maires élus aux municipales de 1976 se réclament majoritairement de l'organisation et l'intifada déclenchée en 1987 marque le point le plus bas de son influence. Hussein en tire les conséquences et rompt, en juillet 1988, les liens administratifs unissant le Royaume et la Cisjordanie. Les Palestiniens de Jordanie se voient retirer la citoyenneté jordanienne.

Le régime met en avant le slogan : La Jordanie est la Jordanie et la Palestine est la Palestine, faisant écho au slogan de la droite nationaliste israélienne pour qui la Jordanie est la Palestine.

La Jordanie reste le pays qui à la fois a accueilli le plus grand nombre de réfugiés palestiniens et qui en a maintenu le plus petit nombre (18%) dans des 'camps '

Dans l' « adresse à la Nation » du 13 juillet 1988, Hussein se justifie quant à l'annexion et la séparation de la Cisjordanie :

' Nous avons répondu aux souhaits des représentants du peuple palestinien de s'unir à la Jordanie en 1950. A présent nous respectons le souhait de l'OLP, le représentant unique et légitime du peuple palestinien, de nous séparer de nous en tant qu'Etat indépendant.'

La réalité est un peu plus dure1 :

' Présenté en termes favorables aux droits nationaux des Palestiniens – en l’occurrence le droit à l’autodétermination sous l’égide de l’OLP –, ce geste eut, encore une fois, des conséquences dramatiques sur les Cisjordaniens (Legrand, 2005). En l’espace d’un discours, ils se virent transformés en apatrides-aspirants citoyens d’un État palestinien à venir. Pour solde de tout compte, les autorités jordaniennes leur délivrèrent un document de voyage de deux ans (puis de cinq ans à partir de 1995, qui n’en firent pas moins d’eux des étrangers sur le sol jordanien).'

Le 14 novembre, Arafat proclame à Alger la création d'un État palestinien. Un mois plus tard, il annonce à Genève qu’il reconnaît le droit d’Israël à vivre en paix et en sécurité, et qu’il renonce totalement au terrorisme.

En 2017, ni le Hamas, ni le Hezbollah, ni l'Iran ou la Syrie plus indépendantiste que l'OLP lui même n'ont franchi ce pas.

1 Jalal al-Husseini, le statut des réfugiés palestiniens au Proche-Orient, facteur de maintien ou dissolution de l'identité nationale palestinienne ?

 

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