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Le patriarcat arménien de Jérusalem fut créé en 638 par le catholicos d'Arménie (patriarche de l’église arménienne) pour concurrencer le patriarcat orthodoxe de la ville qui était alors à la tête de l’église arménienne. Le patriarche arménien de Jérusalem est sous l'autorité du catholicos d'Arménie. L'église du patriarcat est la cathédrale Saint-Jacques situé au sein du monastère homonyme et qui date du XIIe siècle.

Le patriarche arménien est considéré comme le successeur de Saint-Jacques le Juste.

Dans une charte conservée à la bibliothèque du patriarcat arménien, Omar ibn al-Khattab reconnaît les droits du patriarche arménien sur les lieux saints chrétiens de Jérusalem, Bethléem, Naplouse et Samarie.

Selon la tradition arménienne, Saladin accorde ensuite aux Arméniens un firman, à savoir un permis concernant les lieux saints. Après la conquête turque de 1517, le sultan Sélim Ier leur accorde également un firman les assurant de leurs droits et leur donnant autorité sur les communautés syriennes, coptes et éthiopiennes de la ville.

Qui est Jacques ?

Outre l’apôtre Jacques de Zebédée, (« le majeur »), on distingue – ou on confond -, Jacques d'Alphée (« le Mineur ») , lui aussi un apôtre  et Jacques le Juste, « frère » de Jésus, mort par lapidation à Jérusalem (vers 62/63). -

Jacques de Zébédée (mort vers 44) , le Majeur, est l'un des douze apôtres. C’est le frère de l'apôtre Jean, tous deux pécheurs sur le lac de Tibériade ; Jacques est mort en martyr. Hérode Antipas, petit fils d’Hérode le Grand l’aurait fait périr par le glaive dans un endroit inconnu, puis décapiter. Son corps aurait été ensuite placé dans une barque qui s’échoua sept jours plus tard en Galicie (Compostelle).

« À cette époque, le roi Hérode Agrippa se saisit de certains membres de l’Église pour les mettre à mal. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter. » (acte des apotres 12:01)

Il aurait été inhumé en Espagne à Compostelle où son tombeau est devenu le but d'un célèbre pèlerinage

- Jacques le Juste, frère (ou, selon l'Église catholique, cousin) de Jésus, joue un rôle considérable dans l'Église de Jérusalem. Il a été lapidé à Jérusalem vers 62. Il est souvent assimilé à Jacques le mineur.

- Jacques le mineur aurait été enterré au pied du Mont des oliviers dans une grotte qui jouxte la tombe de Zacharie avant d’être transféré au mont Sion dans l’ancienne maison de Caïphe, le grand prêtre juif (Site actuel de saint Pierre en Gallicante).

 

Couvent arménien St Jacques

« La porte du couvent arménien franchie, un nouveau monde s’offre à la vue du chanceux visiteur. Un lieu séparé du reste de la chaotique vieille ville de Jérusalem, et dont la tranquillité fut conservée pendant des siècles par la petite communauté qui y réside. Aujourd'hui, on compte près d’un millier d’habitants dans le quartier arménien, soit dix fois moins qu’en 1948.

Au milieu des rues et ruelles parcourues par les touristes entre la porte de Jaffa vers le mont du Temple, le couvent arménien est une cité dans la cité, un lieu qui bien souvent reste inaccessible aux touristes et aux étrangers. Ce quartier arménien, qui fait partie intégrante du centre historique de Jérusalem, possède son jardin secret.

Autour de la place principale on trouve deux bibliothèques, l’ancienne imprimerie et une clinique. Juste avant le bureau de poste, juste après le musée. Tous les bâtiments sont en pierre blanche, comme le reste de la vieille ville. Les balcons et les escaliers sont colorés de pots de fleurs et de cactus. Tout appartient au patriarcat, qui gère le quartier arménien depuis l’époque des Croisades, lorsque les Arméniens ont commencé à migrer en Palestine : «Chacun de nous possède une maison, nous pouvons en faire tout ce que nous voulons, sauf la vendre », explique le jeune guide.

Vendre à un non-Arménien ne serait pas toléré. La communauté, présente depuis des siècles, reste aux prises d’une non intégration volontaire : une minorité entre deux peuples en conflit. Ce qui s’explique par la nécessité de maintenir en vie leur identité, de préserver leurs racines, et de ne pas perdre le lien qui les unit aux communautés arméniennes dispersées dans le reste du monde arabe.

Le choix des Arméniens vivant à Jérusalem, à l’intérieur des murs de la vieille ville, est symbolisé par le quartier fermé dans lequel ils résident. A l’intérieur, on trouvera tout ce qu’il faut pour mener une existence indépendante et sans ingérence extérieure. 

...Le couvent qui se trouve au cœur du quartier est lui aussi un espace fermé. A l’intérieur, il y a des clubs de jeunes, une école qui enseigne tous les grades, une clinique, deux bibliothèques, l’église et la cathédrale, le cimetière et un musée. Le nécessaire pour vivre de façon autonome. »1

1 Terre sainte magazine, janvier 2014, « dans l’oasis arménien de Jérusalem »

 

La cathédrale1

 

L’église Saint-Jacques est le plus bel édifice religieux du quartier arménien de la Vieille Ville.

La Basilique Saint-Jacques, joyau du Patriarcat arménien de Jérusalem, est construite à l'emplacement des tombeaux de Saint-Jacques et des Apôtres, ainsi que de Saint-Jacques, « frère » de Jésus.

Selon la tradition arménienne, une église abrite depuis le 4e siècle la tête de Saint Jacques le majeur , frère de Jean, décapité par Hérode Agrippa Ier en 44. Sa tête est enterrée sous le pavement actuel d’une petite pièce située au nord de la nef de l’église.

Toujours selon la tradition arménienne, un deuxième Saint-Jacques est enterré sous l’autel principal de l’église. Il s’agirait d’un des trois Jacques de la tradition chrétienne.

A l’origine, l’église Saint-Jacques était très large. Elle est en partie détruite par l’invasion perse, et restaurée au 8e siècle. L’église actuelle, qui date du 11e siècle, est bâtie par les Croisés après la prise de Jérusalem en 1099.

On ne voit pas l’abside de l’extérieur. L’arcade romane est haute et étroite, avec une coupole elle aussi tout en hauteur. La superficie est de 17,5 m x 24 m. L’abside est divisée par quatre larges colonnes carrées recouvertes de faïences bleues pour former une nef centrale et des portiques. Les colonnes supportent les huit arches de la coupole. Les murs sont recouverts de carreaux bleus sur une hauteur de deux mètres.

L’intérieur de l’église est entièrement médiéval. La voûte de la coupole centrale est typiquement arménienne. Les travaux du 12e siècle ont servi à consolider l’édifice des 10e et 11e siècles. La chapelle Saint-Etienne, qui date du 11e siècle, sert à la fois de sacristie et de baptistère. La chapelle de Echmiadzin était sans doute le narthex de l’église médiévale. La porte, à la décoration élaborée, était probablement l’entrée principale.

Dans la zone d'entrée du temple Il y a une grande plaque sur laquelle le tombeau de patriarche archevêque de Jérusalem 94e Arménien nommé Guregh Israélien décédé en 1949.

Une autre tombe est située sous une arche à quelques pas à l'autre bout de la salle. C'est la dernière demeure du patriarche arménien, le patriarche Abraham, un contemporain de Saladdin.

A l'intérieur, des "ganteghs" (lampes à huile) centenaires sont suspendus aux coupoles voûtées et l’éclairage est fournie par des bougies fabriquées par le Patriarcat.

Trois petits temples sont situés près de l'entrée de gauche. Le premier contient le tombeau de Makarios, l'évêque de Jérusalem du IVe siècle. Le troisième temple est le sanctuaire où est enterré, Saint-Jacques le majeur, après son exécution par Hérode Agrrippa.

Dans le choeur, les trois autels sont: au centre celui de saint Jacques, frère de Jésus, à droite celui de saint Jean-Baptiste, à gauche celui de la Vierge Marie.

Non loin de l'autel se trouve deux chaise-trône – l’une pour le patriarche, et la plus richement décorée pour L’apôtre Jacques.

La cathédrale a servi d'abri. pendant la guerre de 1948.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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