La précision du "ministère de la santé" du Hamas est proprement ahurissante en temps de guerre pour ce qui concerne le nombre de victimes. Il arrive à recenser au jour le jour le nombre exact de morts (pas de disparus dans son décompte) avec une rapidité foudroyante et en ventilant selon l'age et le sexe (hommes, femmes, enfants).

Le "Génocide" en cours est donc bien documenté. Venant d'un mouvement terroriste et islamiste, on imagine mal qu'il puisse se livrer à de la propagande et les chiffres sont sans doute exacts.

On peut cependant se demander quelles sont ses sources. Qui rapporte, fait le décompte sur le terrain, des morts (toujours pas disparus malgré les immeubles écroulés en nombre) et des blessés ?

Le mouvement terroriste ne le précise pas.

Pas plus qu'il n'explique certaines grosses incohérences : les hommes sont très peu touchés, tous les morts sont des civils, les enfants sont surreprésentés, même à l'égard de leur forte représentation dans la population de Gaza. Leur nombre cumulé diminue d'ailleurs parfois, laissant augurer des résurrections miraculeuses ou des approximations (ne parlons pas de manipulation de chiffres). 

Il est aussi étonnant que cette précision statistique si fine soit accompagnée d'un flou total sur la situation des otages. Combien en reste-t-il de vivants, où sont-ils ? Le Hamas n'est pas en mesure de la dire, faute d'informations sur ses propres actes.

Ceci n'est pourtant pas de nature à provoquer le doute chez ceux qui ont choisi d'ignorer que cette guerre est une conséquence du 7/10, et non une cause, que les morts de Gaza sont le résultat d'une action militaire visant à défaire le Hamas et libérer les otages, et chez ceux qui ont oublié le 7 octobre dès le 8, mais voient en Israël (aucun antisémitisme là-dedans évidemment) la lie de l'humanité.

Leur argument principal, en reprenant les chiffres  de ce "ministère de la santé" est qu'Israël poursuit un autre but, qu'il  est prêt d'atteindre : commettre un génocide.

Ce faisant, ce pays refuge des victimes des nazis devient lui-même l'égal du régime hitlérien. Toute culpabilité quant aux responsabilités, aux lâchetés, aux abandons, aux complicités qui ont aussi permis la Shoah, serait ainsi éteinte par une sorte de symétrie.

Reste que même en s'appuyant sur les chiffres de notre désormais familier "ministère de la santé", l'armée israélienne guerroie  concernant les vies humaines avec des pincettes.

Le Hamas a annoncé à ce jour (6 mois de guerre) 33 091 décès,  soit 1,58 % de la population Gazaoui.

Il a ensuite admis le 6 avril qu'il disposait de données incomplètes pour 11 371 d'entre elles. (il avait aussi avancé le chiffre de 12 263 dossiers incomplets).

On comprend en filigrane que ce n'est pas la couleur des cheveux ou la pointure des victimes qu'il leur manque mais la certitude que la personne est morte. 11 371 victimes sont donc sans doute des morts fictives. (cf. article Fondation pour la défense de la démocratie, 9 avril 2024)

Il reste dont 21 720 morts. L'armée Israélienne a de son côté annoncé avoir tué 15 000 terroristes. Car la bande de Gaza est une zone truffée, farcie, quadrillée de personnels du Hamas qui comporte beaucoup plus de tueurs que de fonctionnaires affectés aux statistiques. On les a  vu défiler fièrement dans Gaza à de nombreuses reprises, une vraie armée islamiste à la Daech.

Donc étrangement, les tirs de roquettes et de kalachnikov, les tunnels piégés, les hôpitaux surarmées sont le fait de terroristes, non pas de civils, d'autant plus que certains d'entre eux sont occupés à garder, torturer ou exécuter les otages chez eux.

La fiabilité des chiffres d'un Etat belligérant vaut bien celle d'un mouvement terroriste.

Le nombre de civils tués , toujours en considérant les chiffres du Hamas, s'élève donc à environ  6720 ( 21720 - 15000).

On est loin, très loin du bombardement de Tokyo en mars  1943 (100 000 morts en une nuit) ou de Dresde (35 000 morts en 2 jours)

 Ces morts civils représentent 0,32% de la population de Gaza et le ratio de morts civils sur le total est des 0,3.

2 terroristes morts pour un civil dans une aire aussi urbaine et densément peuplée reste un chiffre exceptionnellement faible.

Quant aux enfants. 50% de la population est mineure.  Ils sont  moins exposés en sortant moins que leurs ainés, du moins peut-on le supposer. Si 40% des victimes civiles sont mineures cela fait 40% des 6720 soit 2700 mineurs tués.

Certes, il s'agit de statistiques, de chiffres froids, mais une accusation aussi grave que celle de génocide ne repose pas sur la seule empathie ou l'émotion.

Ces morts sont tragiques mais le responsable en est le Hamas et l'intention génocidaire comme la réalité d'un génocide fait clairement défaut à ceux qui cherchent absolument à comparer Israël au troisième Reich, qui a exterminé réellement des populations, juives notamment.

Ces morts sont tragiques, mais font suite à une guerre déclenchée par le Hamas qui clame depuis des décennies qu'il veut détruire Israël et le Juifs . Ces morts sont tragiques mais pas moins que le pogrom du 7/10 ou les civils ont été assassinés en tant que tels, souvent après des actes de torture.

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 Derniers développements

Le ministère de la santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a déclaré le 6 avril qu'il disposait de "données incomplètes" pour 11 371 des 33 091 décès palestiniens qu'il prétend avoir documentés. Dans un rapport statistique, le ministère indique qu'il considère qu'un dossier individuel est incomplet s'il manque l'une des données clés suivantes : numéro d'identité, nom complet, date de naissance ou date de décès. Le ministère de la santé a également publié un rapport le 3 avril qui reconnaissait la présence de données incomplètes mais ne définissait pas ce qu'il entendait par "incomplet". Dans ce rapport, le ministère reconnaissait que 12 263 dossiers étaient incomplets. On ne sait pas exactement pourquoi, trois jours plus tard, ce nombre est tombé à 11 371, soit une diminution de plus de 900 enregistrements.

Avant d'admettre que les données étaient incomplètes, le ministère de la santé a affirmé que les informations contenues dans plus de 15 000 dossiers de décès provenaient de "sources médiatiques fiables". Cependant, le ministère n'a jamais identifié les sources en question et Gaza n'a pas de médias indépendants.

Analyse des experts

"Les changements soudains dans les méthodes d'information du ministère suggèrent qu'il s'efforce d'éviter que son travail de mauvaise qualité ne soit exposé au grand jour. Pendant des mois, les médias américains ont tenu pour acquis que le chiffre principal du ministère concernant les victimes était suffisamment fiable pour être inclus dans les mises à jour quotidiennes sur la guerre. Même le président Biden a cité ses chiffres. Aujourd'hui, nous constatons qu'un tiers ou plus des données du ministère sont au mieux incomplètes, au pire fictives. - David Adesnik, Senior F

https://www.fdd.org/analysis/2024/04/09/hamas-run-gaza-health-ministry-admits-to-flaws-in-casualty-data/