Il est le cadet sans fortune d'une famille de la noblesse. Né en 1120, il part pour la terre sainte en 1147 (1153). Il épouse Constance, héritière de la principauté d'Antioche, ce qui lui donne un leadership politique dans la région. Renaud de Châtillon est particulièrement cruel, même selon les standards de l'époque.

Il a fait torturer le patriarche d'Antioche qui aurait parlé de lui avec mépris et critiqué son mariage. Il a lors de la conquête de Chypre en 1155, ravagé systématiquement l’île : les champs cultivés sont brûlés, les troupeaux massacrés, les églises, les palais et les couvents pillés et incendiés, les femmes violées, les vieillards et les enfants égorgés, les hommes riches emmenés en otage et les pauvres décapités.

Avant de quitter l’île avec son butin, Renaud fait rassembler tous les prêtres et les moines grecs et leur fait couper le nez avant de les envoyer à Constantinople. Même en cette époque où la piraterie contre Byzance est chose ordinaire, la violence de cette razzia indigne tous les chroniqueurs.

En 1160 il est fait prisonnier par Nu Al-Din qui le garde prisonnier 16 ans à Alep avant de le relâcher dans un échange de prisonniers (ou pour 120 000 dinars d'or selon d'autres sources)

En 1181, Renaud de Châtillon, a rompu une trêve de six ans entre Francs et Musulmans en attaquant une caravane se rendant du Caire à Damas. Il a massacré tous les hommes en armes, emprisonné les commerçants et les caravaniers dans sa citadelle de Kerak. En 1186 il a attaqué d'autres caravanes se rendant à la Mecque et projeté de détruire le sanctuaire. Saladin, encore diplomate, a envoyé des émissaires demandant à Renaud de respecter la trêve, de relâcher ses prisonniers et de rendre les biens saisis. Celui-ci lui a répondu qu'il n'avait qu'à demander à Mahomet de venir les sauver. Saladin a alors envoyé 12 000 hommes de Damas pour réduire la forteresse de Kerak.

C'est sans doute lui qui a décidé Saladin à attaquer et conquérir le royaume franc. Il est donc tenu en partie responsable de la fin du royaume des Francs au levant.