Origines

Il est possible, même si cela n'est pas documenté, qu'un groupe de Juifs ait vécu à Florence dès les premiers siècles suivant sa fondation, au Ier siècle avant J.-C. La ville était un important centre commercial de l'Empire romain, bien reliée à Rome par la Via Cassia, ainsi qu'à Pise et à la Méditerranée par l'Arno.

Avant même la fondation de Florence par les Romains, de nombreux Juifs vivaient à Rome et à Ostie, son port. Le commerce entre ces villes était fréquent, ce qui corroborait l'hypothèse d'une migration de Juifs de Rome vers Florence.

 

 

Avec la fin de l'Empire romain et les invasions barbares, Florence connut une longue période de décadence jusqu'au XIe siècle, époque à laquelle la renaissance économique de la ville devint inéluctable.

À la fin du Moyen Âge, aux XIIIe et XIVe siècles, Florence devint l'une des plus grandes villes d'Italie et d'Europe, grâce à l'essor de sa production textile et à la prospérité de ses banques. À cette époque, quelques Juifs étaient présents dans la ville, mais ce n'est qu'au XVe siècle qu'un nombre important de Juifs s'installèrent à Florence.

En 1437, la République de Florence, dirigée par Cosme de Médicis, dit « l'Ancien », fit appel à des prêteurs sur gages juifs pour prendre la relève des prêteurs chrétiens, auxquels l'Église interdisait de gérer des prêts.
Depuis lors, la présence juive à Florence s'est perpétuée, avec succès et revers. Son histoire est étroitement liée aux événements politiques et culturels célèbres de la Renaissance, notamment sous le règne de la famille Médicis (1434-1737).


 

Renaissance

Le célèbre « âge d'or » de Laurent le Magnifique, mécène de Botticelli, de Léonard de Vinci et du jeune Michel-Ange, fut également un « âge d'or » pour la culture juive, marqué par de nombreux échanges intellectuels entre les érudits juifs venus de toute l'Italie et les philosophes de la cour de Laurent. Les érudits chrétiens s'intéressaient particulièrement à la Kabbale et aux commentaires bibliques juifs, et certains d'entre eux étudièrent l'hébreu auprès d'éminents érudits juifs.

Après la mort de Laurent, en 1492, les Médicis furent exilés à deux reprises, en 1494 et en 1527. À cette époque, les nouveaux gouvernements républicains soutenaient la fondation d'un prêteur sur gages municipal aux taux d'intérêt très bas, menaçant les prêteurs juifs d'expulsion de la ville et de son commerce.

 

 

L'époque glorieuse pour certains, marquée par la création du David par Michel-Ange et l'ascension de Machiavel, ne fut pas aussi glorieuse pour les Juifs de Florence.

Les Médicis reprirent le pouvoir en 1530, grâce à l'alliance du pape Clément VII avec l'empereur Charles Quint de Habsbourg, dont ils obtinrent le titre de duc.

Sous le règne du deuxième duc de Médicis, Cosme Ier, dont le règne débuta en 1537, les Juifs connurent des jours meilleurs.

Cosme, homme politique et homme d'affaires ambitieux, soumit Sienne en une vingtaine d'années, conquit la majeure partie du territoire toscan et fonda sur la côte la ville et le port de Livourne. Afin d'améliorer la puissance commerciale de la Toscane et ses relations avec l'ensemble de la région méditerranéenne, Cosme souhaitait entretenir de bonnes relations avec les Juifs du Levant (les Séfarades). Pour ce faire, il refusa d'accéder à la demande du Pape de confiner les Juifs dans un ghetto, comme ce fut le cas à Rome en 1555.

Cependant, en 1569, le Pape lui conféra le titre de Grand-Duc de Toscane et, un an plus tard, le ghetto fut officiellement institué à Florence et à Sienne.

De 1571 à la fin de la dynastie des Médicis en 1737, la vie et le travail de la communauté juive florentine furent très restreints et soumis à de graves discriminations.

 

 

 

Epoque moderne

Grâce au gouvernement éclairé des Grands-Ducs de Habsbourg-Lorraine, de 1737 à 1859, les Juifs florentins commencèrent à bénéficier de davantage de droits en tant que citoyens.

En 1750, la communauté juive de Florence obtint l'acquisition des deux synagogues du ghetto. Deux ans plus tard, les Juifs de Florence furent autorisés à exercer presque toutes les professions. En 1779, deux Juifs florentins et un de Livourne furent autorisés à acquérir le ghetto.

Dès le début du XIXe siècle, les Juifs commencèrent à jouer un rôle actif dans la vie culturelle, économique et politique. Avec l'unification de l'Italie, en 1861, ils bénéficièrent de tous les droits des citoyens et participèrent à la vie, à la politique et à la culture italiennes dans tous les domaines.
Pour les Juifs florentins et toscans, le XIXe et le début du XXe siècle furent un deuxième « âge d'or », marqué par une floraison d'activités intellectuelles, artistiques et religieuses, conciliant solidement identité et émancipation.
C'est à cette époque que fut construite, de 1874 à 1882, la grande synagogue de Florence, de style mauresque et de rite séfarade. Elle est toujours en usage aujourd'hui. À la fin du XIXe siècle, le Collège rabbinique italien fut transféré de Rome à Florence pendant une trentaine d'années, attirant des érudits juifs de toute l'Italie.

L'histoire juive de Florence est marquée par de grandes réalisations, mais aussi par des souvenirs douloureux. La période la plus difficile pour les Juifs florentins et italiens commença lorsque le gouvernement fasciste – en place en 1922 – passa d'une politique non antisémite aux lois raciales en 1938, deux ans après.

 

(d’après https://florence-jewish-tours.com/jewish-florence-history/)

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