Bergheim ne compte actuellement plus que deux familles juives. Pourtant, la communauté a été jusqu’au XXe siècle, une des plus importantes d'Alsace. Vers 1300 il y est fait mention d’une communauté florissante, ainsi que d'une synagogue dans la rue des Juifs.

Forte de 68 familles en 1784, la communauté juive de Bergheim comptait 513 personnes en 1838 (15% de la population de la ville).  Il s’agissait alors de la plus forte communauté juive d’Alsace.

L'ancienne synagogue de Bergheim est, avec celle de Haguenau, la seule d'Alsace à ne pas avoir été détruite lors des grands pogroms de 1349 ; Elle est restée en fonction jusqu'au XlXe siècle.  Elle est détruite en 1840, lors d'un incendie qui ravage cent deux bâtiments à Bergheim.


L’actuelle synagogue a été reconstruite à l'emplacement de la précédente de 1860 à 1863.

Malgré les déprédations qu'elle a subies durant l'occupation nazie (destruction de l’aron-ha-qodesh et de la clôture en pierre du sanctuaire liturgique), la synagogue de Bergheim présente un intérêt architectural non négligeable.

S'inscrivant dans le courant général de son époque, elle adopte le vocabulaire néo-roman tant dans le schéma des volumes (nef centrale, bas-côtés) que dans le décor de la façade occidentale. A l'intérieur, où l'on retrouve une ordonnance toute médiévale dans l’organisation d’une travée (grandes arcades, tribune sur le bas-côté, haute-nef avec oculus) c’est la hauteur de l’élévation qui surprend pour un édifice de dimensions relativement modestes.

L'intérêt de cette synagogue est singulièrement accru par le fait qu’elle est, comme l’a écrit Elie Scheid dans son Histoire des Juifs (1887) « La seule et unique synagogue en Alsace qui se trouve encore sur l'emplacement où elle avait été au commencement du XIVe siècle ». C ’est pour cette raison qu’elle est très visitée par des Juifs en provenance de nombreux pays et qu’elle a fait l’objet d’un programme de restauration.

La synagogue a été désacralisée en 1992, mais reste un esapace culturel et un lieu de vie. (la communauté juive ne comptait alors plus que 2 hommes, alors qu’un minimum de 10 est exigé par l’ordre religieux pour célébrer un office) et après avoir servit de hangar, devint en 2002 un espace culturel proposant expositions, pièces de théâtre et concerts. 

l’Aron kodesh et les rouleaux de la Torah sont aujourd’hui visibles au Musée Bartholdi à Colmar.

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