Israël a l'un des niveaux de vie les plus élevés de la région, avec des salaires conformes à la moyenne européenne (le PIB par habitant en PPA a été estimé à 54 446 USD en 2024 par le FMI). Le taux de pauvreté en Israël a légèrement diminué, passant de 20,8 % en 2022 à 20,7 % en 2023. Toutefois, la pauvreté relative reste l'une des plus élevées de l'OCDE, malgré une tendance constante à la baisse au cours de la dernière décennie. Le taux de chômage est resté à des niveaux historiquement bas, s'établissant à 2,6 % à la fin de 2024 - le plus bas depuis les années 1970 (données CBS), ce qui indique un marché du travail tendu, conduisant à une grave pénurie de travailleurs. Depuis la suspension des permis de travail pour les Palestiniens, peu de nouveaux travailleurs étrangers (0,4 % de l'emploi) sont entrés en Israël, contre 4 % de l'emploi avant la guerre.

Les principaux secteurs économiques

Israël a une économie diversifiée et technologiquement avancée. Le secteur agricole emploie 1 % de la population active et représente 1,2 % du PIB (Banque mondiale, dernières données disponibles). Le pays dispose d'une surface agricole de 638 400 ha (FAO) et ses principales cultures sont les fruits et légumes, les céréales, le vin et l'élevage bovin. Israël dépend presque entièrement des importations pour son approvisionnement en produits alimentaires : ses ressources limitées en terres et en eau empêchent l'autosuffisance agricole et affectent les coûts de production locaux et les prix à la consommation. Néanmoins, les progrès technologiques et l'innovation croissants, un niveau élevé d'investissement dans la R&D et l'expansion potentielle des ressources en eau sont parmi les principaux moteurs de la croissance du secteur agricole. Israël est devenu un pays leader dans le domaine de l'agro-technologie, en « reverdissant » le désert pour y faire pousser la plupart des denrées alimentaires exportées. En raison de la guerre, Israël a augmenté ses importations de fruits et légumes en 2024. Selon le ministère de l'Agriculture, 224 586 tonnes ont été importées entre le 8 août 2023 et le 7 août 2024.

L'industrie israélienne excelle dans la production de produits chimiques (Israël est spécialisé dans les médicaments génériques), de plastiques et de haute technologie (aéronautique, électronique, télécommunications, logiciels, biotechnologies, etc.) L'industrie dans son ensemble représente 18,9 % du PIB et emploie 15,6 % de la population active (Banque mondiale). De nombreuses entreprises, en particulier celles qui produisent des technologies de pointe, ont bénéficié de leur capacité à obtenir des financements de Wall Street et d'autres centres financiers internationaux (Israël est le deuxième pays, après le Canada, en termes de nombre d'entreprises enregistrées sur les marchés boursiers américains). En outre, de nombreuses grandes entreprises internationales de haute technologie ont établi des centres de R&D en Israël : des entreprises telles qu'Intel, Microsoft, Cisco, IBM et Apple ont choisi Israël comme site pour leurs premiers centres de développement en dehors des États-Unis. D'autres secteurs d'activité importants sont le textile, la taille des diamants et la défense. Dans l'ensemble, on estime que le secteur manufacturier représente 11 % du PIB. En 2024, la production industrielle israélienne a chuté de 1 %, en raison d'une baisse de 5,4 % de la production de haute technologie, selon le Bureau central des statistiques.

La majorité de la main-d'œuvre (83,6 %) est employée dans le secteur tertiaire, qui représente 70,8 % du PIB. Le segment de la finance et de l'assurance comprend de grandes banques, un paysage dynamique de fintech et des services immobiliers actifs. Le pôle des technologies de l'information et des télécommunications excelle dans les services numériques et les exportations de logiciels. Le tourisme est un autre secteur clé, bien qu'il ait été gravement touché par le conflit (961 000 touristes ont visité le pays en 2024, contre 3 millions un an plus tôt - données CBS), tandis que les services professionnels - juridiques, de conseil et de soins de santé - jouent un rôle essentiel. (Etude BNP-Paribas)

 

Etude économique Israël 2025 - OCDE

L'économie israélienne a remarquablement bien résisté au choc des attaques terroristes du 7 octobre et à la guerre qui a suivi. Cette solidité dans des circonstances exceptionnellement difficiles s'explique par une situation budgétaire saine avant la guerre, une gestion monétaire habile, un système financier stable et un fort potentiel de croissance dû à des taux d'emploi élevés et à un secteur de haute technologie dynamique. Pour maintenir la stabilité de l'économie et assurer une croissance solide, il faut freiner l'inflation et contenir les déficits budgétaires tout en finançant les dépenses futures. Les performances économiques bénéficieraient grandement de réformes visant à combler les lacunes en matière d'infrastructures et à améliorer les résultats scolaires et la participation au marché du travail des Israéliens ultra-orthodoxes et arabes. La suppression des obstacles au commerce extérieur et intérieur, en réduisant les formalités administratives, en assouplissant les procédures aux frontières et en abaissant les droits de douane, renforcerait la productivité, augmenterait les revenus et abaisserait durablement les prix à la consommation. Il est essentiel de capitaliser sur une industrie de l'intelligence artificielle (IA) déjà forte, en maintenant une approche réglementaire flexible et en renforçant les liens entre les établissements d'enseignement supérieur et les entreprises d'IA. Pour réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre (GES), il faut produire de l'électricité sans carbone en augmentant les taux de la taxe carbone sur le gaz naturel et en améliorant l'efficacité énergétique des bâtiments.

 

Le système de santé

Le système de santé en Israël est complètement différent du système français. Le budget de la santé est réparti entre les « Koupot ‘Holim » (caisses d’assurance maladie) selon leur nombre d’adhérents respectifs. Il existe 4 Koupot ‘Holim. Ce sont des organisations médicales à but non lucratif qui prodiguent des soins de santé à l’ensemble des citoyens. Conformément à la loi nationale sur l’assurance maladie, chaque citoyen israélien est en droit de recevoir des soins du service d’assurance maladie dans lequel il est inscrit. La loi fixe un panier de services subventionnés par l’Etat (soins, médicaments etc.) que les Koupot ‘Holim sont dans l’obligation de fournir à leurs adhérents.

La Koupat ‘Holim est l’équivalent de la Sécurité Sociale française et non pas le Bitoua’h Léoumi qui regroupe plusieurs institutions telles que la CAF, le RSA, le RSI et une partie de la Sécurité sociale dans le sens où les arrêts maladie lui sont incombés. Le Bitoua’h Léoumi fournit donc les prestations suivantes : Arrêts maladie, Aides au logement, Allocations familiale, RSA, Chômage et Invalidité.

 

La sécurité sociale en Israël - Cleiss

L'assurance nationale obligatoire en place depuis 1953 protège contre les risques suivants :

vieillesse-invalidité-survivants, soins de longue durée, maternité, accidents du travail et maladies professionnelles, accidents non professionnels, chômage, assurance des employés contre les faillites.

Depuis 1995, la Loi de santé publique stipule que l'Etat endosse la responsabilité d'assurer la santé de tous les citoyens, sans distinction, dans le cadre de ses services médicaux (assurance maladie obligatoire).

Le régime sert par ailleurs des allocations familiales.

Le régime israélien couvre les travailleurs salariés, les personnes inactives,  les pensionnés, les chômeurs, les travailleurs non-salariés (sauf pour le risque chômage et l'assurance des employés en cas de faillite).

Chaque résident âgé de plus de 18 ans doit verser, quel que soit son statut, des cotisations d'assurance. Les personnes ne pouvant prétendre à des prestations de l'assurance nationale peuvent obtenir des subventions de solidarité.

2) Organisation

Le National Insurance Institute (Caisse d'Assurance Nationale d'Israël) gère le régime de sécurité sociale (assurance nationale obligatoire) et recouvre les cotisations pour tous les assurés.

Le ministère des Affaires Sociales assure la supervision générale du régime.

Sous la supervision du ministère de la Santé, 4 caisses d'assurance maladie "Koupot ‘Holim" administrent l'assurance maladie obligatoire et délivrent les soins de base : Clalit ; Leumit; Maccabi ; Meuhedet.

Ces caisses d'assurance maladie sont des organismes à but non lucratif qui fournissent les services de santé compris dans le panier de soins de base "Sal Briout" et proposent une couverture complémentaire facultative.

Chaque résident doit obligatoirement adhérer à l'une des 4 caisses d'assurance maladie de son choix (selon la répartition géographique des centres de santé affiliés).

 

L'assurance chomage

La Caisse d'Assurance Nationale octroie à chômeur une source de subsistance pendant sa période de chômage. Les allocations de chômage sont versées aux individus qui travaillaient comme salariés, se sont inscrits au Service de l'Emploi (bourse du travail) en tant que chômeur et se réponde aux convocations du Service de l'Emploi pour chercher du travail.
 
 
 
 

Il faut avoir été salarié/indépendant pendant un minimum de 12 mois sur une période de 18 mois avant d’être au chômage. Si vous avez cotisé moins que cette période, vous ne pourrez pas prétendre aux indemnités de chômage.

Une fois que vous avez quitté votre travail (suite à une démission ou à un licenciement) il faudra vous rendre à la Lishkat Cheirout Ataassouka (לשכת שירות התעסוקה). Une fois sur place, vous devrez vous enregistrer en tant que demandeur d’emploi. Par la suite, vous devrez vous rendre au Bitouah Léoumi de votre région, pour enregistrer votre demande d’allocations chômage.

 
En 2021, le seuil de pauvreté se situe à environ 2 849 ILS pour un individu, et 5 698 ILS pour un couple. Un couple avec 2 enfants sera considéré comme pauvre en-dessous d'un montant de 9 117 ILS, et en-dessous de 12 108 ILS pour un couple avec 4 enfants. Cette année en Israël, on compte près de 1,95 million de personnes pauvres, parmi elles - 853,9 milles enfants pauvres représentant 28% de la population, et 212.4 personnes retraitées pauvres - qui constituent près de 17,6% de la population israélienne. L'ampleur de la pauvreté (permettant d'évaluer la gravité de la pauvreté) s'est accrue de 38,7% en 2020 à 39,4% en 2021. La dimension de pauvreté a augmenté au sein des familles de 20.6% à 21%, de 20,5% à 21% auprès des individus, et de 27,2% à 28% auprès des enfants.
 

La fiscalité

- Régime d'impositions des olim hadashim (nouveaux immigrants) - article Laurence Krief

Nombreux sont ceux qui résident alternativement en France et en Israël, disposent de biens ou de revenus entre les deux pays.
Si le droit d’imposer est attribué à l’Etat de source des revenus, l’Etat de résidence peut conserver le droit d’imposer ses revenus.
Selon l’article 4A du Code général des impôts français « Les personnes qui ont en France leur domicile fiscal sont passibles de l’impôt sur le revenu en raison de l’ensemble de leurs revenus. Celles dont le domicile fiscal est situé hors de France sont passibles de cet impôt en raison de leurs seuls revenus de source française. »
La question du lieu de prélèvement des impôts et de la base d’imposition peut se poser et pour éviter une double imposition, plusieurs mécanismes ont été mise en place.
Le mécanisme du taux effectif qui implique que le taux d’imposition du contribuable est déterminé selon l’ensemble de ses revenus mondiaux mais seuls les revenus dont le droit d’imposer est attribué au pays de résidence supporte l’impôt.
Le mécanisme du crédit d’impôt qui implique que l’impôt dans le pays de résidence est calculé sur l’ensemble des revenus mondiaux et le résident peut imputer sur son impôt français, le montant acquitté dans le pays de source des revenus. Le crédit d’impôt est plafonné au montant de l’impôt acquitté dans le pays de résidence, si les revenus sont originaires de ce pays.
Pour pallier le risque de double imposition, lorsqu’une personne est passible d’impôts en France et en Israël, existe une convention bilatérale du 31 juillet 1995, entrée en vigueur en septembre 1996.
Suivant l’article 2.3 de cette convention bilatérale signée entre la France et Israël, les impôts visés sont : en France, l’impôt sur le revenu, sur les sociétés, sur la fortune et en Israël, l’impôt sur le revenu, sur le foncier et sur les plus-values immobilières.

 

- fiscalité des revenus fonciers - cabinet Weill

Alors que les revenus du travail peuvent être imposés en israël, jusqu’à un taux de 50% et que l’impôt sur les gains à la bourse atteignent 20 à 30 %; le bénéficiaire de revenus locatifs peut choisir entre trois voies d’imposition, ce qui lui permet d’optimiser au mieux la charge fiscale de ses revenus locatifs :

  1. l’option pour l’exonération d'impôt (entière ou partielle) 

  2. l’option pour le taux réduit de 10 %

  3. l’option pour l’imposition selon le barème de l’impôt sur le revenu