Deux ans après les accords, le premier ministre israélien Itzhak Rabin, objet d’une campagne haineuse de la droite israélienne, est assassiné par un extrémiste religieux juif. Les accords vont péricliter et l’autonomie ou l’indépendance palestinienne n’est toujours pas réalisée.

Les causes de l’échec sont multiples

1- massacre au caveau des patriarches (février 1994) : un extremiste juif Baruch Goldstein massacre 29 personnes arabes et en blesse 125 autres au Caveau des patriarches, dans une salle de prière où se tenaient 400 fidèles musulmans. Baruch Goldstein est un médecin juif ultra-religieux d’origine américaine, membre du parti religieux d’extrême droite Kach. En tant que médecin militaire, il avait refusé de soigner un Palestinien blessé aux jambes par un soldat israélien lors d’une opération de police. Il avait alors été menacé de cour martiale et avait déclaré : Je ne suis pas disposé à soigner des non-juifs. Je ne reconnais que deux autorités religieuses : Maïmonide (1138- 1204) et Meir Kahane.

Il avait en 1993 versé de l’acide sur le tapis de la mosquée du Caveau des Patriarches.

Il vit dans l’implantation juive de Hébron.

Alors même que l’acte est condamné par la classe politique et l’opinion israélienne, le Hamas relance les attentats suicide ‘en réponse.’

 

2- terrorisme arabe : série d’attentats suicides du Hamas

24 juillet 1995

Ramat Gan

6 morts, 31 blessés

Hamas, attentat-suicide dans un bus58

25 juin 1995

Neveh Dekalim

3 blessés

Le Jihad islamique pose des explosifs

9 avril 1995

Kfar Darom

8 morts, 50 blessés

2 kamikazes du Hamas et du jihad islamique.

22 janvier 1995

Carrefour de Beit Lid

21 morts, 69 blessés

Un terroriste du Jihad islamique palestinien déguisé en soldat israélien se fait exploser à la station d'autobus de Beit Lid Junction (en) près de Netanya dans le centre d’Israël, trois minutes plus tard un complice se fait exploser à son tour, 19 personnes sont tuées, plus de 60 autres blessées.

25 décembre 1994

Jérusalem

13 blessés

Hamas, attentat-suicide

30 novembre 1994

Afoula

1 mort

Un terroriste du Hamas tue avec une hache, une soldate non combattante, Liat Gabai, qui était en permission et rentrait chez elle61

11 novembre 1994

Netzarim

3 morts, 6 blessés

Kamikaze à vélo appartenant au jihad islamique.

19 octobre 1994

Tel Aviv

22 morts, 56 blessés

Kamikaze du Hamas

9 octobre 1994

Jérusalem

2 morts, 14 blessés

2 terroristes du Hamas ouvrent le feu sur la foule

13 avril 1994

Hadera

5 morts

Hamas, Attentat à la bombe du bus 5.

6 avril 1994

Afula

8 morts

Hamas, voiture piégée à côté d'un bus


3- assassinat de Rabin le 4 novembre 1995 par l’étudiant d’extreme-droite Ygal Amir. Shimon Peres lui succède. Netanyahou lui succèdera suite aux législatives du 29 mai 1996.

4- Perte du pouvoir du Fatah de Mammoud Abbas à Gaza supplanté par le Hamas en 2006

5- poursuite de la politique d’implantation : Alors même que l’armée évacue Hébron, l’extension des implantations juives se poursuit près de Jérusalem, provoquant la réaction du président Clinton et l’arrêt des négociations de paix avec Arafat.

Il y avait, à l’époque des accords, 100 000 israéliens en Cisjordanie. Leur nombre augmente de 40 000 sous les gouvernements travaillistes (celui de Rabin, puis celui de Pérès, juin 1993-mai 1996) ; de 30 000 sous le gouvernement de droite de Benyamin Netanyahou (1996-mai 1999) et encore de 20 000 durant le gouvernement d’Ehoud Barak (mai 1999-février 2001). Quand éclate la seconde Intifada, le nombre de dépasse les 200 000.

Pourtant Clinton souhaite relancer le processus de paix et organise une rencontre le 15 octobre 1998 entre Arafat et Nétanyahou à Wye Plantation dans le Maryland. Après plusieurs jours de négociation, un accord est signé le 23 octobre, décidant du retrait de l’armée israélienne de 13% de la Cisjordanie, de l’ouverture d’un aéroport à Gaza (qui sera effective le 24 novembre) et du renforcement de la sécurité par les Palestiniens. Le statut définitif de Jérusalem doit également être évoqué dans des négociations à venir. Ce texte suscite le mécontentement de la droite israélienne qui accuse Nétanyahou d’avoir trahi la cause israélienne. Du côté palestinien également, le Hamas et les intégristes le refusent. En Israël, l’accord est ratifié par la Knesset le 17 novembre et le retrait israélien commence le 20 novembre.

Le 11 juillet 2000 les négociations pour le statut définitif démarrent mais n’aboutiront pas. Le premier ministre travailliste Ehud Barak a proposé plus que tous ses prédécesseurs. Clinton s’énèrve contre Arafat qui se bute. Les négociations pour une autonomie palestinienne n’iront jamais plus loin. Le 28 septembre 2000, la seconde intifada démarre. La Cisjordanie n’a pas obtenu le statut d’un territoire autonome mais d’un territoire palestinien sous autorité conjointe israélienne et palestinienne.

«  Dès la signature des accords d'Oslo, leur application subit des retards importants. Les premières difficultés surgissent à propos de l'étendue que doit recouvrir la notion de région de Jéricho ou sur le contrôle de la bande de Gaza. La droite nationaliste israélienne cherche à torpiller les accords. Le massacre du Caveau des Patriarches à Hébron soulève le problème de la sécurité de la population palestinienne face à des colons israéliens armés. Par représailles, le Hamas organise plusieurs attentats-suicides en 1994 et 1995 (attentat-suicide contre un bus à Afoula (en), à Hadera, Tel-Aviv, Ramat-Gan, Jérusalem)11.

Yasser Arafat dès le 13 septembre 1993 – jour de la signature de la Déclaration de principes à Washington entre Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, Bill Clinton, président des États-Unis, et Yasser Arafat, président de l’OLP, organisation de libération de la Palestine) – dans un discours préenregistré et diffusé par la télévision jordanienne, dit : « Les Palestiniens recevront tout territoire qu’Israël leur remettra, puis l’utiliseront comme tremplin pour procéder à d’autres gains territoriaux jusqu’à ce qu’ils obtiennent la « libération totale de la Palestine ». Cela peut sous-entendre la liquidation de l’État juif, tout comme un enregistrement disponible sur le site YouTube, daté du 10 mai 1994, dans lequel le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat affirme, s'adressant à un groupe de fidèles dans une mosquée de Johannesburg : « le djihad continuera [...] Je vois cet accord comme n'étant pas plus que l'accord signé entre notre Prophète Muhammad et les Qurayshites à La Mecque, faisant ainsi référence à un accord conclu, puis révoqué par Mahomet à la suite de la violation de cet accord en raison d'un différend entre les tribus bédouines de chaque camp. »

...les innovations des Accords font l'objet, pour une part, d'un rejet pur et simple, pour une autre, de l'inertie sociale inhérente à toute remise en question collective et nécessite donc un délai d’appropriation, et enfin, de la temporalité de la validité des Accords qui interviennent dans un processus de paix progressif et s'affirment eux-mêmes comme non encore aboutis et donc sujets à évolutions. »1

Pour mémoire, il existe environ une centaine de territoires contestés dans le monde ( Ceuta et Melilal, Gibraltar, Iles Spratley, Iles Paracels, Iles Senkaku, Taïwan, Cachemire, Iles Kouriles , Iles Feroes, Crimée, Ogaden, Chypres, Tibet etc..).

1wikipedia