Dernier avatar de ce débat houleux : Début Mars 2017, une agence onusienne L'ESCWA (ou CESAO - Commission Économique et sociale des Nations-Unies pour l'Asie Occidentale), produit un rapport au titre éloquent : Pratiques d'Israël envers le peuple palestinien et la question de l'Apartheid. L'ESCWA, située à Beyrouth, est composé de 18 membres, tous arabes1 y compris la Palestine, à la fois juge et partie. Seuls deux d'entre eux ont reconnaissent ce membre de l'ONU qu'est Israël.

« Ce rapport conclut qu'Israël a établi un régime d'apartheid qui domine Le peuple palestinien dans son ensemble. Consciente de la gravité de cette allégation, la Les auteurs du rapport concluent que les preuves disponibles au-delà du doute raisonnable prouvent qu'Israël est coupable de politiques et de pratiques qui constituent la crime d'apartheid tel que défini par la loi dans les instruments de droit international. L'analyse de ce rapport repose sur le même corps de droit international des droits de l'homme Et des principes qui rejettent l'antisémitisme et d'autres idéologies racialement discriminatoires, Notamment: la Charte des Nations Unies (1945), la Déclaration universelle des Droits de l'homme (1948) et la Convention internationale sur l'élimination de toutes Les formes de discrimination raciale (1965). Le rapport s'appuie sur sa définition de l'apartheid, principalement sur l'article II de la Convention internationale sur la répression et Punition du crime d'apartheid (1973, ci-après la Convention sur l'apartheid).2

..Depuis 1967, les Palestiniens, en tant que peuple, vivent dans ce que le rapport appelle quatre «Domaines», dans lesquels certaines parties de la population palestinienne sont apparemment traités différemment, mais qui partagent l'oppression raciale qui résulte de l'Apartheid. Ces domaines sont:

1. Le droit civil, assorti de restrictions particulières, régissant les Palestiniens qui vivent Israël;
2.
La Loi sur la résidence permanente des Palestiniens vivant dans la ville de Jérusalem;

3. Le droit militaire régissant les Palestiniens, y compris ceux des camps depuis 1967 dans des conditions d'occupation belliqueuse en Cisjordanie et à Gaza Bande;

4. La politique visant à empêcher le retour des Palestiniens, réfugiés ou exilés, vivant en dehors du territoire sous contrôle israélien ».

 

Pour Danny Danon, représentant permanent d'Israël auprès de l'ONU, « Il n'est pas surprenant qu'une commission qui soit à la tête des appels au boycott contre Israël et compare Israël aux régimes les plus horribles de l'histoire humaine publie un rapport comme celui-ci. »

Le rapport est dénoncé par l'ONU, dont l'agence beyroutine n'a pas pris l'attache avant publication comme il est d'usage de le faire dans l'organisation. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Gutteres se désolidarise des conclusions du rapport qui ne reflète pas ses vues. Le rapport est dénoncé par les USA et Israël, seul pays du proche-orient avec le Qatar à ne pas faire partie de l'agence. Un des coauteur, Richard Falk, juif de 85 ans très engagé dans la cause Palestinienne et professeur de droit international à Princeton est rapporteur spécial des nations unies pour les droits de l'homme dans les territoires palestiniens depuis 2008., est connu pour avoir notamment défendu Khomeiny à son retour en Iran en 1979 et préfacé le livre de David Ray Griffin qui expliquait que le pentagone est complice des attentats de 2001.3

La coauteur jordanienne, Rima Khalaf démissionne de la commission et présente ses raisons ainsi lors d'une conférence de presse : « parce qu’il est de mon devoir de ne pas dissimuler un crime, je soutiens toutes les conclusions du rapport. »

Le texte n'est plus disponible sur le site de l'ESCAW.

Le 10 mars 2017, l'ancien premier ministre, Ehoud Barak (travailliste) sur la Radio-Télévision Suisse RTS, que le pays est sur la pente glissante de l'appartheid. Il considère que le Likoud au pouvoir « ne voudra jamais laisser les Palestiniens disposer d'un Etat. Tout au plus il leur accordera une sorte d'autonomie, avec des droits partiels, sans la possibilité de voter à la Knesset. Il ajoute "entre le Jourdain à l’est et la Méditerranée à l’Ouest, vivent 13 millions de personnes, soit huit millions d'Israéliens et cinq millions de Palestiniens. Si une seule entité nommée Israël contrôle tout ce territoire, elle deviendra inévitablement soit non juive, soit non démocratique. La ressemblance avec la situation d’apartheid en Afrique du sud est frappante",

1 Barhein, Égypte, Irak, Jordanie, Koweit, Liban, Libye, Mauritanie, Maroc, Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Soudan, Syrie, Tunisie, Emirats-Arabes, Yemen et Palestine.

2 Introduction au rapport de l'ESCWA

3 Des questions ont été mises en avant ici et là ainsi que des allégations d'une complicité des autorités depuis à peu près le jour des attentats, en particulier en Europe, mais personne avant Griffin n'a eu la patience, la force morale, le courage et l'intelligence de réunir les pièces dans un tout cohérent.