Le 28 octobre, le village de Al-Dawayima, sur les collines d'Hébron est occupé par le 89e bataillon, dirigé par Moshé Dayan et composé d'anciens du LeHi et de l'Irgoun.

Le comité technique de la commission de conciliation de l'Onu pour la Palestine a eu à entendre le témoignage du maire du village. Le texte ci-dessous en est la restitution faite au congrès des délégués arabes le 14 juin 1949 :

 Ce récit est extrait d'une déclaration sous serment donnée par Hassan Mahmoud Ihdeib, Mukhtar [maire] de Dawaymeh. J'ai personnellement interviewé le Mukhtar et l'ai trouvé un homme calme raisonnable non porté à l'exagération.

Il rapporte qu'une demi-heure après la prière de midi du vendredi 28 octobre 1948, il a entendu le bruit de tir du côté occidental du village. Lors d'une enquête, il a observé une troupe d'une vingtaine de véhicules blindés s'approchant du village sur la route Qubeiba-Dawaymeh, une deuxième troupe s'approchant le long de la route Beit Jibrin-Dawaymeh et d'autres véhicules blindés s'approchant de la direction de Mafkhar-Dawaymeh. Vingt gardes. Ils étaient postés sur le côté ouest du village.

Lorsque les véhicules blindés étaient à moins d'un demi-kilomètre du village, ils ont ouvert le feu à partir d'armes automatiques et de mortiers et ont avancé sur le village en demi-cercle, entourant ainsi le village sur les côtés ouest, nord et sud. Une section des voitures blindées est entrée dans le village avec des armes automatiques en flammes - des soldats juifs ont sauté des voitures blindées et se sont dispersés dans les rues du village en tirant de façon sporadique (promiscue) sur tout ce qu'ils voyaient. Les villageois ont commencé à fuir le village tandis que les plus âgés se sont abrités dans la mosquée et d'autres dans une caverne voisine appelée Iraq El Zagh. La fusillade a duré environ une heure.

Le lendemain, le Mukhtar a rencontré les villageois et a accepté de revenir au village de nuit pour découvrir le sort de ceux qui étaient restés derrière. Il rapporte que dans la Mosquée, il y avait les corps d'une soixantaine de personnes, dont la plupart étaient des hommes d'âge avancé qui s'étaient réfugiés dans la Mosquée. Son père était parmi eux. Il a vu un grand nombre de corps dans les rues, corps d'hommes, femmes et enfants. Il est ensuite allé à la Caverne d'Irak El Zagh. Il trouva à l'embouchure de la grotte les corps de quatre-vingt-cinq personnes, encore des hommes, des femmes et des enfants.

Le Mukhtar a ensuite effectué un recensement des habitants du village et a constaté que 455 personnes étaient portées disparues, dont 280 étaient des hommes et le reste des femmes et des enfants.

Il y a eu d'autres victimes parmi les réfugiés, mais le Mukhtar n'a pas été en mesure d'en déterminer le nombre. Le Mukhtar déclare explicitement que le village n'avait pas été appelé à se rendre et que les troupes juives n'avaient rencontré aucune résistance.

Il est à peine besoin de mentionner que cette attaque brutale et non provoquée s'est produite pendant la trêve. 1

Pour Ilan Pappe, le siège du village était fait pour qu'une fuite des 6000 villageois soit possible dans un couloir laissé libre par les assaillants.

Selon Benny Morris, le 7 novembre, des inspecteurs de l'ONU ont visité les lieux du village pour enquêter sur les accusations de massacre, faites par les Égyptiens et les réfugiés du village.

L'équipe a trouvé "plusieurs bâtiments démolis et un cadavre, mais aucune autre preuve physique d'un massacre".

Isser Be'eri, commandant du service de renseignement de Tsahal, qui a mené une enquête, a conclu que 80 personnes avaient été tuées lors de l'occupation d'Al-Dawayima et que 22 avaient été capturées et exécutées par la suite. Be'eri a recommandé la poursuite du peloton qui avait avoué le massacre, mais nonobstant ses recommandations, personne n'a été jugé ou puni.

Le 14 novembre, le cabinet israélien a chargé le Premier ministre David Ben-Gourion de lancer une enquête. Ses conclusions demeurent secrètes.

1 Site UNISPAL des Nations unies A/AC.25/Com.Tech/W.3 14 June 1949