L'annexion fait suite à l'annexion de la partie Est effectuée un an auparavant (24 janvier 1949) par la Jordanie. Aucun pays ne reconnaît cette annexion.

1Pour les Israéliens, (...), l’objectif est bel et bien de faire de Jérusalem la capitale politique de leur État. Ils agissent donc rapidement pour atteindre ce but.

Ainsi, le 10 décembre 1949, au lendemain de la résolution 303 (IV), le cabinet dirigé par David Ben Gourion vote le transfert du siège du gouvernement et des ministères de Tel Aviv à Jérusalem. Le Parlement israélien est installé définitivement dans la Ville sainte seize jours plus tard.

Sanctuaire du livre à Jérusalem-Ouest. Cette partie du musée d'Israël protège les manuscrits de la mer morte

Le 23 janvier 1950, la Knesset proclame par cinquante voix contre deux la partie ouest de Jérusalem capitale unique d’Israël. Cette stratégie du fait accompli ne découle pas de l’idéologie du mouvement sioniste mais d’une décision prise par certains de ses cadres. Théodore Herzl, fondateur du sionisme politique, y était effectivement fortement opposé car il pensait qu’elle aurait pour conséquence une remise en cause perpétuelle des acquis2.

C’est pourquoi Israël cherche aussi dans le même temps à obtenir le transfert des représentations diplomatiques de Tel-Aviv à Jérusalem. Sachant que des puissances comme la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis ou l’URSS n’en prendront pas l’initiative, Israël décide de convaincre un maximum de petits pays à le faire. Au mois de mai 1961, seules quatre ambassades y sont installées. En février 1963, il y en a quinze. En mars 1965, seize. Le Chili et le Congo-­Léopoldville viennent s’ajouter à ce chiffre à l’été 1965. En 1967, près de « 23 délégations diplomatiques » sont établies à Jérusalem.3

1 Les Cahiers de la Méditerranée, Le statut de Jérusalem 1949-1967, Daniel Onino,2013

2 Charles Zorgbibe, Terres trop promises. Une histoire du Proche-Orient, Paris, La Manufacture,

3 Meron Benvenisti, Jérusalem, une histoire politique, Arles, Solin, 1996, p. 54.