Le Think Tank Fondapol (Fondation pour l'innovation politique) dirigé par Dominique Reynié publie le 10 novembre 2019, une synthèse sur les attentats islamistes dans le monde de 1979 à 2019.

 

Il recense autant que possible ces violences islamistes sur la période citée Le rapport estime cependant que ses chiffres sont sous-estimés pour plusieurs raisons : information parfois défaillante, motivations des agresseurs parfois non connues ou mêlées à d'autres rendant la cause peu claire, et le dénombrement des victimes décédées après l'attentat, succombant à leurs blessures est difficile.

 Selon la Fondapol il y a eu de 1979 à 2019 au moins 170 676 morts au cours des 34 766 attentats islamistes recensés (ou extrapolés sur les deux dernières années en leur appliquant la moyenne des années passées).

Le rapport rappelle (en conlusion) que les attentats islamistes, loin d'être les seuls, ne représentent "que" 18,8% des attentats dans le monde sur la période 1979-2019,

 mais près du tiers depuis 2013, avec 24 312 attentats en six ans.

 

Les principales organisations terroristes responsables des attentats sont les suivantes :

 

89,1 %  des attentats islamistes ont eu lieu dans des pays musulmans.

L'Union Européenne a été visée entre 167 et 190 fois  tuant entre 756 et 762 morts. Dans l'Union, c'est la France qui a été le plus touchée (54,3% des attentats revendiqués par  l'Etat islamique en Union Européenne ont par exemple eu lieu en France)

Il y a eu en France entre 71 et 76 attentats islamistes sur la totalité de la période 1979- 2019, ayant tué 317 personnes dont 159 en 2015.

Un sur cinq visait à tuer des civils ( mais les civils sont la première cible des attentats de l'organisation Etat- Islamiste depuis 2013 en France)

 En Israël et dans les territoires , sur la période 1979- 2019, ce sont 734 attentats (dont 414 en Israël) qui ont tué 1234 personnes (dont 776 en Israël)

 

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Le rapport définit ce qu'il entend par islamisme :

Pour  les  historiens,  «  islamisme  »  est  un  terme  « employé à la fin du xixe siècle pour désigner l’islam en tant que religion et civilisation, mais qui a pris récemment une nouvelle acception d’islam militant fondamentaliste,  traditionaliste  et  prosélyte ».
Désormais, l’islamisme désigne « une tendance qui consiste à exiger l’application stricte des prescriptions de la loi religieuse ou chari’a dont il considère que certaines avaient été abandonnées, de même que les principes de la foi, par divers gouvernements modernes des pays musulmans, notamment sous l’influence des pays européens, des idéologies occidentales et des mouvements réformistes  ».
Il s’ensuit de cette évolution que les défenseurs d’une telle conception de l’islam, les « islamistes », prônent le djihad, « d’une part, dans leur propre pays contre les “mauvais” musulmans et les gouvernants corrompus de manière à instaurer, si besoin est, un État purement islamique, d’autre part, de façon plus générale, contre les valeurs séculières qui dominent le monde non musulman ». Les mêmes auteurs considèrent que l’islamisme présente beaucoup d’analogies avec le mouvement des Frères musulmans.


Il existe de nombreuses autres définitions de l’islamisme, souvent très détaillées. Pour compléter sans compliquer exagérément, on peut notamment se référer à la définition proposée par Edward Walker, en raison de sa relative clarté et de sa concision :
« Par “islamisme”, j’entends l’idéologie politique normative qui a pour programme central l’établissement de l’islam comme religion d’État et l’application de la loi islamique (shari’a). L’islamisme militant désigne toute forme d’islamisme qui préconise le recours à la violence pour atteindre ses objectifs. Cette même distinction est faite par les islamistes eux-mêmes, qui se réfèrent, d’une part, aux “partis de l’appel islamique” ou al-da’wa al Islamiyya
 – soit les groupes islamistes qui ne prônent pas la violence – et, d’autre part, aux “partis de la révolution musulmane” ou al-thawra al-Islamiyya – soit les groupes islamistes qui  préconisent  la  violence .  »  Constatant  qu’il  n’existe pas de définition universellement acceptée de l’islamisme, certains chercheurs le caractérisent comme une idéologie selon laquelle :


–   l’islam n’est pas seulement une religion mais aussi un système sociopolitique holistique ;
–    la charia (islamique) doit devenir la loi de l’État ;
–  il existe une communauté musulmane transnationale, l’ oumma , qui doit s’unir pour former un bloc  politique ;
–    il faut instaurer un État « islamique », ou califat,  au sein duquel le pouvoir souverain appartiendra  à Dieu

 

Sur la période 1979 - 2000, la violence islamiste fait 6818 morts en 2190 attentats.

 

 

Les cinq pays les plus touchés sont :

- Ll'Algérie (604 atentats, 2655 morts ),

- le Liban (348 attentats, 735 morts ) ,

- l'Egypte (311 attentats , 551 morts )

- le groupe Israël -Cisjordanie - Gaza (149 attentats , 275 morts )

- la Syrie (72 attentats, 422 morts)

En France, 21 attentats ont tué 37 personnes sur la période.

L'un des chapitres du rapport porte sur Israël, la Cisjordanie et Gaza. Les attentats du Hamas et du mouvement Jihad islamique ont évidemment été classés comme Islamistes, ainsi que se définissent ces mouvements:

 Au Proche-Orient, les années 1990 sont marquées par l’islamisation du conflit israélo-palestinien. Une sorte de passation de pouvoir s’opère au profit du Hamas, mouvement islamiste palestinien né en 1987 au début de la première Intifada, et au détriment de l’OLP, issu de la mouvance nationaliste arabe. Cette évolution entraîne une mutation du conflit israélo-palestinien.

En 1992, 417 dirigeants et activistes du Hamas sont arrêtés et conduits au Sud-Liban, dans le village de Marj al-Zouhour, après l’assassinat d’un officier israélien. Une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exige leur rapatriement. Cet événement est analysé par Gilles Kepel comme « le basculement symbolique qui donna au Hamas la parité avec l’OLP, sinon la primauté, pour l’incarnation de la cause palestinienne, et en conséquence l’islamisation de son image arabe et universelle».

Par-delà les vicissitudes politiques sur le terrain palestinien, « la multiplication des attentats-suicides – face au durcissement des gouvernements successifs de M. Netanyahou et l’intensification de la colonisation – peut être considérée comme le modèle au miroir duquel le djihadisme international d’al-Qaida élaborerait son mode d’action privilégié.

Dans notre base de données, nous observons clairement une hausse du nombre des attentats affectant les territoires israéliens et palestiniens dès le début des années 1990. Les attaques terroristes sont en grande partie incriminables au Hamas mais aussi au groupe Jihad islamique palestinien (JIP). Entre 1979 et 2000, sur les 62 attentats dénombrés sur le sol israélien, 29 ont été revendiqués par le Hamas et 13 par le JIP. Sur 86 attentats commis en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, 65 ont été revendiqués par le Hamas et 12 par le JIP.

 

 

 

 

Sur la période 2001 - 2012,

les attentats islamistes font 38 186 morts en 8264 attentats. Les pays les plus touchés sont à présent l'Afghanistan, le Pakistan, l'Irak et toujours l'Algérie.

En Israël il y a 233 attentats islamistes qui ont font 551 morts, et dans les territoires 161 attentats qui font 274 morts.

En France 8 attentats font 8 morts.

 

 

 Depuis 2012

 

Entre 2013 et 2019, le terrorisme islamiste a frappé 23 315 fois faisant 122 092 morts.

Les pays les plus touchés sont l'Afghanistan, l'Irak, la Somalie, le Nigéria et la Syrie.

En France depuis 2012, il y a eu 47 attentats islamistes qui ont tué au moins 280 personnes.

En Israël, de 2013 à 2019, il y eu 119 attentats islamistes, responsables de 49 morts.

Dans les territoires, 72 attentats ont fait 85 morts sur cette même période.

 

 

 

 

 

- source Site de la Fondapol

- Télécharger / imprimer le rapport

 

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