Le Conseil de la ligue des États arabes adopte le 20 septembre au Liban des résolutions

«  qui rejettent l'injustice flagrante à l'égard des droits naturels des Arabes de Palestine à l'indépendance que sont les recommandations de la commission d'enquête.

Leur exécution constituerait un danger réel pour la sécurité en Palestine ainsi que pour la sécurité et la paix de tous les pays arabes : Les gouvernements des États arabes ont déjà eu l'occasion de mettre en garde la commission d'enquête précitée contre les inconvénients de la formation d'un État juif en Palestine et lui ont laissé pressentir les troubles inévitables qui s'étendraient à tout le Moyen-Orient si pareille initiative était suivie d’exécution.

Les Arabes de Palestine, en effet, n'accepteront aucune atteinte à l'unité de leur pays. Au contraire, ils déclencheront une guerre sans merci pour réduire une agression de ce genre contre leur pays, d'autant plus qu'ils savent que tous les pays arabes se rangeront à leurs côtés, en leur apportant appui en hommes, en argent et en matériel. »

Le représentant libanais Hamid Frangié, ministre des affaires étrangères du Liban souhaite expulser dans un premier temps les 400 000 juifs entrés illégalement en Palestine (soit les deux tiers des immigrants, entrés pour beaucoup sous le régime restrictif du livre blanc et rescapés de la Shoah). Le délégué tchécoslovaque de la commission résume la position du ministre libanais comme ceci :

«  J'ai écouté vos revendications, et il me semble que votre vision du compromis est la suivante : nous voulons la satisfaction totale de toutes nos demandes, et le reste peut-être discuté. »

L’Égypte menace ses propres ressortissants en prévenant que la communauté juive égyptienne sera tenue pour responsable en Égypte de la création d'un État juif. Ainsi Heykal Pasha, ministre des affaires étrangères de l’Égypte s’adressant au Comité des affaires politiques de l’Assemblée générale des Nations unies le 24 novembre 1947 :

«  L’organisation des Nations unies… ne doit pas perdre de vue que la solution proposée peut mettre en danger un million de juifs vivant dans les pays musulmans. Le partage de la Palestine peut créer au sein de ces pays un antisémitisme encore plus difficile à guérir que celui dont les alliés cherchent à guérir l’Allemagne… Si l’Organisation des Nations unies décidait de partager la Palestine, elle pourrait être responsable de troubles très graves et du massacre d’un grand nombre de juifs ...

Un million d’Israélites vivent en paix en Égypte et jouissent de tous les droits de citoyen. Ils ne désirent nullement émigrer vers la Palestine.

Cependant, si un État juif était créé, nul ne pourrait empêcher des troubles. Des émeutes éclateraient en Palestine, se répandraient à travers tous les États arabes et aboutiraient peut-être à une guerre entre deux races. »

Pour les Juifs qui espéraient que la Palestine de San Remo seraient leur Etat, c’est un pis aller. Ils l’ont espéré avec la déclaration Balfour (1917) et les résolution de San Remo (1920). Ils ont vu cette Palestine perdre ce qui est devenu la Transjordanie. Sur la partie restant ils ont accepté une partition. Aujourd'hui encore ils sont accusés d’avoir volé ce territoire, petite partie de la Palestine de 1917, elle même confetti de l’immense empire ottoman décomposé en de nombreux états arabe et un juif.